Article publié dans la revue Scriptura : Nouvelle série, 14/1 (2014).
Lorsqu’on traite de la spiritualité de la création, la question animale est rarement abordée. Pourtant, il m’apparaît essentiel que les animaux fassent partie intégrante d’un questionnement sur la spiritualité de la création. Il est donc intéressant, dans cette perspective, d’examiner l’attitude de l’Église catholique par rapport aux animaux. Car le fait d’évacuer les animaux de la spiritualité de la création et de la théologie, est un indice significatif du peu d’intérêts que portent les catholiques à la création animale.
J’entends examiner la relation qu’entretient l’Église catholique avec les animaux en puisant dans les conceptions philosophiques et religieuses qui ont marqué les sociétés occidentales depuis le 17e siècle. Je fais appel également aux recherches en zoo-histoire (champs de l’histoire qui étudie les rapports homme/animal) qui nous enseignent que les protestants ont depuis longtemps développé une approche théologique de l’animal dont les catholiques pourraient s’inspirer. Aussi, l’immense richesse des enseignements bibliques et de la vie de saints fournissent à l’Église catholique et ses théologiens des ressources inestimables pour bâtir une nouvelle approche face aux animaux.
Par cet article, je souhaite contribuer humblement à susciter une réflexion sur la place des animaux dans l’Église catholique auprès des théologiens, des autorités ecclésiastiques et des fidèles.
Oublier ceux qui nous font vivre
Même les écologistes oublient les animaux dans leur lutte, comme l’a fait remarquer la philosophe Élisabeth de Fontenay : « Je considère que le combat des écologistes est la condition sine qua non de la protection des animaux. Mais je constate aussi leur grande indifférence à la question du statut de l’animal dans nos pratiques [1]. »
Ceux que l’on écarte spontanément de nos préoccupations écologiques s’avèrent être un élément essentiel à notre survie. Et dans bien des cas, la façon dont on traite les animaux contribue même à notre propre destruction. Par exemple, l’exploitation abusive que l’on fait des animaux d’élevage porte atteinte à notre survie. À titre d’illustration, on abat 60 milliards d’animaux par année pour nourrir en viande les humains vivant en majorité dans l’hémisphère nord. Cette surconsommation d’aliments carnés des pays occidentaux a pour conséquence de détruire les forêts des pays du sud : l’alimentation animale dépend du soja qui est produit à 74% par le Brésil. Ce dernier, pour augmenter sa productivité et répondre à la demande, détruit la forêt amazonienne afin d’y cultiver le soja [2]. Et voilà ici exposé qu’un seul exemple, pourtant désastreux, de notre rapport aux animaux qui est à la fois utilitariste (nous avons besoin d’eux pour survivre) et antagoniste (nous utilisons la violence pour les soumettre à nos besoins).
L’Église catholique ne fait pas exception : elle omet de parler des animaux dans ses enseignements sur la protection de l’environnement et le respect de la Création [3].
Une philosophie anthropocentrée
On pourrait attribuer à deux sources l’origine de notre distanciation par rapport à l’animal : l’une est d’ordre philosophique et l’autre est d’ordre religieux. Examinons la première : elle est bien commode cette distance, cette indifférence au sort de l’animal, pour notre propre bien-être psychologique, qui nous déculpabilise de l’utiliser et de l’exploiter souvent avec violence. Et ce qui est venu appuyer notre réconfort moral provient d’une théorie philosophique : dans son Discours de la méthode (1637), Descartes affirme le principe de l’animal-machine faisant ainsi de l’animal un automate sans raison ni émotion. L’esprit cartésien, qui nous inspire encore beaucoup dans de nombreux domaines, en particulier en sciences, justifie ainsi la domination de l’homme sur l’animal qui, de toute manière, ne ressent rien selon la philosophie cartésienne. Gouabault et Burton-Jeangros souligne que la grande majorité des philosophies occidentales relèvent d’une éthique de nature anthropocentrée qui « postule que les préoccupations éthiques ne s’appliquent qu’à l’humanité [4]. »
Même si dans la société occidentale se dessine de plus en plus une préoccupation envers le bien-être animal, il n’en demeure pas moins que l’animal est encore considéré que comme un meuble dans les législations de protection animale, y compris au Québec et au Canada.
On peut saisir, affirment Gouabault et Burton-Jeangros, dans cette ambivalence une hésitation à remettre en cause la métaphysique du propre de l’humain qui est seule susceptible de bénéficier de la notion de dignité depuis Pic de La Mirandole et Kant (Burgat 2002). Rappelons que l’avènement du christianisme est pour beaucoup dans le développement d’un rapport au monde anthropocentré [5].
Une Église éloignée des animaux
Le christianisme, en effet, s’est plutôt préoccupé du sort de l’humanité, peu des animaux et des autres êtres vivants. Nous en sommes donc à regarder maintenant de plus près la deuxième source de notre distance par rapport à l’animal : le domaine religieux. Que dit l’Église catholique sur la question animale ? Selon l’historien Éric Baratay, qui a consacré un ouvrage sur le sujet, le phénomène se décline en quatre périodes :
La première (v.1600-v. 1670) place l’animal juste en dessous de l’homme et lui accorde un rôle religieux important. Un regard nouveau, en grande partie issu de la Réforme catholique, s’impose dans un deuxième temps (v. 1670-v 1830), dévalorisant l’animal, le rejetant de l’univers divin, rompant sensiblement avec le modèle précédent dont certains traits subsistent cependant sous le poids de la tradition. La troisième période (v. 1830-v. 1940) est complexe, puisque les clercs oscillent entre la fidélité aux sentiments antérieurs, le retour à ceux des débuts du XVIIe siècle et l’adoption de conceptions nouvelles, forgeant ainsi une synthèse originale avec des éléments disparates. L’époque actuelle (v. 1940 à nos jours) est celle de l’éclatement du monde catholique entre une tendance majoritaire réalisant un détachement sensible vis-à-vis de la nature et une autre, minoritaire, approfondissant une volonté de protection issue de la période précédente [6].
Nous pouvons donc affirmer que règle générale, au cours de l’histoire, les dirigeants de l’Église catholique n’ont pas développé chez les fidèles une sensibilité envers les animaux contrairement aux églises protestantes. L’Église catholique hésite à prendre position en faveur des animaux parce qu’elle craint peut-être de se retrouver sur le même terrain que les défenseurs des animaux, perçus, à tort, comme des militants radicaux et insensibles au sort de l’humanité. Pourtant, l’histoire de la protection animale nous apprend à jeter un nouveau regard sur les militants en faveur des animaux : défendre et protéger les animaux n’étaient pas et n’est toujours pas une question de "sensiblerie" et de "gens qui ne savent pas comment occuper leur temps". Leurs motivations s’avéraient plus profondes, en lien avec le mouvement humanitaire qui se préoccupait du sort des humains et des animaux. Il en est de même encore de nos jours.
Dans le monde occidental, l’émergence de la protection animale se développe dès le 16e siècle en Angleterre avec l’arrivée de nouvelles sensibilités envers les animaux [7] appuyées par l’enseignement religieux et philosophique de l’époque. Les protestants ont depuis longtemps développé une approche différente des catholiques par rapport à la nature et aux animaux. Ils considèrent en effet que protéger l’animal est un devoir moral pour le bien de l’humanité, rapprochant l’homme du plan de Dieu sur le monde.
Ainsi, au XIXe siècle, en Grande-Bretagne, la première législation de protection animale fut adoptée en 1822. Richard Martin, initiateur de cette loi ainsi que Lord Erskine et William Wilberforce qui ont appuyé Martin, étaient aussi des opposants à l’esclavagisme et des protestants impliqués dans divers causes humanitaires. Le support à la loi venait aussi parmi la magistrature et le clergé protestant de Londres et de Middlesex. Deux ans après la loi Martin, en 1824, la SPCA fut fondée à Londres. La première rencontre fut convoquée par Thomas Fowell Buxton, député et philanthrope qui combinait valeurs religieuses et réformes parlementaires. Les fondateurs de la SPCA s’inquiétaient du comportement d’individus qui torturaient les animaux pour le sport et qui maltraitaient des bêtes sur les lieux publics, en particulier les chevaux. D’ailleurs, les sociétés de protection des animaux qui verront le jour par la suite en France (1850), aux États-Unis (1866) et à Montréal en 1869 (notons ici que le premier président de la SPCA, William Workman, fut maire de Montréal et frère de l’un des fondateurs, Thomas Workman, des irlandais protestants qui se sont établis à Montréal en 1827), ont d’abord concentré leurs efforts à protéger les chevaux. Les fondateurs de ces sociétés étaient protestants ou comme en France de farouches adversaires du clergé catholique et du catholicisme comme Victor Hugo et Michelet.
Un aspect mérite d’être souligné : les femmes se sont impliquées en grand nombre dès le début dans les sociétés protectrices des animaux. Cela s’explique, selon Hilda Kean [8], par le fait que les femmes pouvaient s’engager et prendre position sur la place publique dans ce domaine alors qu’elles étaient exclues du champ politique.
S’agissant de l’Église catholique, le pape Pie V a condamné les combats contre les animaux, en particulier des taureaux, dans sa bulle De salute gregis (1567). En réponse aux défenseurs des animaux, le Vatican a confirmé la pensée de l’Église en se référant à la bulle de saint Pie V et à la lettre du cardinal Gasparri (1920) qui réprouvait les combats de taureaux. Benoît XV s’indignait de la pratique de la chasse, Pie XII et Paul VI ont appelé les chrétiens à protéger et aimer les animaux et Jean-Paul II déclare, en 1979, au représentant de la société protectrice des animaux allemande que la protection animale est une éthique chrétienne. S’il est vrai que les papes ont encouragé la protection animale depuis plus d’un siècle et que de nombreux saints ont défendu les animaux,
« il faut reconnaître qu’en pratique c’est différent. L’Église a considéré la protection animale comme un problème mineur, qui ne la concernait pas. Et, malgré quelques déclarations de principe, rares sont les prêtres qui ont intégré dans l’enseignement religieux le respect des créatures et la bonté envers les animaux [9]. »
Il n’y a pas que les prêtres : les évêques, les cardinaux, les théologiens, les responsables de la formation des diocèses et les communautés religieuses sont demeurés plutôt éloignés de la question animale.
La Bible et les animaux
Pourtant, la Bible parle plus de deux mille fois des animaux. Des textes bibliques se dégagent un enseignement qui a été trop souvent ignoré. Quelques exemples : Dieu bénit les animaux après la création (Gen.1, 22). Il se souvient d’eux dans l’arche de Noé (Gen.8, 1). Dieu conclut Son alliance avec tous les êtres vivants : « Voici que Je conclus Mon alliance avec vous et avec vos descendants et avec tous les êtres animés qui sont avec vous : oiseaux, bestiaux, toutes bêtes sauvages, bref, tout ce qui est sorti de l’arche, tous les animaux de la terre » (Gen.9, 8-11). Le Sage affirme : « Le juste prend soin de la vie de ses bêtes, mais les entrailles des méchants sont cruelles » (Prov. 12, 10). Le psalmiste chante : « Dieu dispense au bétail sa pâture, aux petits du corbeau qui crient » (Ps. 147, 9). Il est prescrit dans l’Exode de bien traiter les animaux (Ex. 23, 10-12). Le Christ déclare à ses apôtres : « Voyez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers, et votre Père céleste les nourrit » (Mat. 7, 26).
Olivette Genest, dans son article La bible relue par les animaux [10], d’emblée, écrit : « Les animaux entrent dans la Bible par la première page et y demeurent jusqu’à la dernière ». En conclusion de son étude, elle précise :
« Combien d’études, et parfois des plus sérieuses, lues et entendues dans les médias, n’ont-elles pas pris l’habitude de parler de la dégradation du statut des animaux, imputables au Nouveau Testament et au christianisme ? Pour ma part, j’ai souhaité chercher l’origine de cette assertion, par souci de conformité au texte en deçà de l’attribution des responsabilités ; je ne l’ai pas trouvée [11] ».
Ce n’est pas la Bible qui fait problème mais son interprétation : dans Genèse 1, 26 où il est dit : qu’il (l’homme) domine sur les poissons de la mer…etc., certains théologiens y voient plutôt non pas une domination sur les espèces animales mais une gérance de la création. Cependant, cette interprétation ne semble pas faire unanimité. Éric Baratay, spécialiste de l’histoire des relations de l’homme et de l’animal, constate que
« depuis quelques décennies, l’exégèse, plus précisément protestante, anglo-saxonne ou germanique, conteste une approche trop ethnocentrique du texte, tente de retrouver le sens originel en comparant le judaïsme avec les autres civilisations du Proche-Orient ancien et essaie, récemment, sous l’impact des idées écologistes, de se départir des réflexes anthropocentriques. Elle propose une lecture nouvelle, plus complexe et nuancée, qu’il faut cependant relativiser : peut-être plus proche de la vérité, elle est aussi mieux ajustée à nos idées. [12] »
En fait, le problème fondamental demeure l’absence d’une réflexion chrétienne sur notre rapport avec les animaux, un manque d’études et de recherches théologiques sur les relations entre l’humain et l’animal. Il faut reconnaître que des efforts ont été effectués dans ce sens chez les protestants.
Une théologie animale
Andrew Linzey, un prêtre anglican, fondateur et directeur de l’Oxford Centre for Animal Ethics, qui ne cesse depuis de nombreuses années de sensibiliser les chrétiens sur la question animale, formule une théologie animale [13]. Pour Linzey, le Christ est la source d’inspiration pour reconsidérer le statut des animaux. Être pour Jésus, c’est défendre les animaux en tant que créatures de Dieu, contre toutes les conceptions purement humanistes ou utilitaires qui en font des objets, des marchandises, des ressources à notre disposition. L’Évangile nous enseigne que l’être humain n’est pas Dieu. Les chrétiens ont trop longtemps considéré que nous sommes les maîtres des animaux alors que l’humanité a reçu une domination par délégation. Ce qui signifie que nous devons nous comporter en représentants de Dieu en mettant de côté nos propres désirs égoïstes et appliquer la loi divine d’amour et de compassion. Jésus nous a enseigné la compassion envers les faibles et ressentir la souffrance d’autrui n’est pas une faiblesse mais une grâce divine. Également, le Christ s’insurge contre la cruauté envers les êtres innocents. Selon Linzey, aucune théologie qui nous désensibilise à la souffrance ne peut être une théologie chrétienne. Le pasteur nous invite à prêter attention à la dimension eschatologique de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ils portent l’espérance d’une rédemption du monde et de l’avènement d’un royaume de paix. Dans son ouvrage, Linzey souhaite que les chrétiens repensent de fond en comble ses rapports avec les animaux car il existe des limites morales à ce que nous pouvons faire aux animaux. Les implications pratiques de cette nouvelle approche peuvent sembler radicales et implacables. Cependant, elles demeurent essentielles si l’on désire vraiment respecter la création. Il décrit son opposition à l’expérimentation sur les animaux, la chasse et les manipulations génétiques sur les animaux en se basant sur une théologie de la valeur de la création. Pour Linzey, il ne suffit pas de dire que la création est nécessairement bonne. Il importe d’indiquer comment le bien de la création est constitué et comment la créativité de Dieu est reliée, dans la doctrine chrétienne, à ses œuvres postérieures que sont l’incarnation, la réconciliation et la rédemption. Linzey croit fermement que le végétarisme est un idéal biblique, raisonnement que l’on peut tirer de la Genèse et du Livre d’Isaïe. Malgré que le chapitre IX de la Genèse permet de manger de la viande à cause des mauvais penchants de l’être humain, Linzey se demande si le principe du régime carnivore peut se justifier.
L’engagement des laïques
Du côté de l’Église catholique, ce sont principalement les laïques qui ont développé une préoccupation envers les animaux. Soulignons le travail extraordinaire de Jean Gaillard, cofondateur avec Marguerite Presteau, en France, de l’Association catholique pour le respect de la création animale (fondée en 1969), qui a rédigé de nombreux textes sur les animaux et le christianisme. Une autre organisation française, la Fraternité sacerdotale internationale pour le respect de l’animal (FSIRA), fondée en 2004, regroupe des prêtres de l’Église catholique préoccupés par la question animale. Aux États-Unis, l’organisation Catholic Concern for Animals (CCA), qui a été mis sur pied en 1929, a pour objectif de sensibiliser l’Église et les fidèles sur la protection animale. Ces organisations tentent d’obtenir l’appui des responsables de l’Église sur la question animale, sans trop de succès. Elles regrettent le retard de l’Église catholique par rapport à d’autres confessions chrétiennes dans la réflexion théologique sur les animaux et dans les efforts pour améliorer la manière dont ils sont traités. Aussi, toutes ces organisations font appel à l’exemple de François d’Assise qui désirait plus que tout interpellé ses semblables à aimer toute la Création de Dieu, y compris nos frères les animaux. Ce témoignage, pourtant profond et ancré dans l’Évangile, ne semble pas constituer une référence plausible pour la hiérarchie catholique, du moins en ce qui concerne les animaux. Jean-Paul II a déclaré François d’Assise patron de l’écologie en 1979 sans mentionner la protection animale.
Au Québec, il n’existe pas d’organisations catholiques pour la protection animale. Retenons que le Québec et le Canada accusent un immense retard dans le domaine de la protection animale que ce soit au plan législatif, philosophique et bien entendu théologique.
Petits frères et petites sœurs de la Création
À la manière de Hélène et Jean Bastaire [14], nous lançons un appel urgent à l’action : ne pourrions-nous pas devenir des petits frères et petites sœurs de la création à l’image de François d’Assise ? Se porter en défenseur de la nature et des animaux au nom de la fraternité cosmique qui nous unit à toute la création de Dieu ? Le pape François, lors de la messe inaugurale de son pontificat, a appelé à protéger toute créature de Dieu, à lutter contre les signes de destruction et pour le respect de la créature et de l’environnement. Jacques Haers, jésuite, directeur du Centre for Liberation Theologies de la Faculté de théologie de l’Université catholique de Louvain (Belgique) interpelle les chrétiens à entendre les sans-voix, les pauvres mais aussi toutes les créatures :
« …Il faut aussi être capable d’entendre la voix des créatures non humaines et de la planète en tant que telle. Parfois, nous la percevons faiblement dans l’extinction d’espèces animales, les violentes tornades, les températures extrêmes, les inondations…
Ce sont comme des cris de souffrance. Mais nous n’en tenons compte que dans la mesure où cela nous affecte directement : il est urgent de nous défaire d’une arrogance anthropocentrique qui nous met au centre de la Création, sans admettre humblement que nous dépendons de cet univers qui nous a donné la vie à travers une longue évolution et qui nous offre ce dont nous avons besoin pour vivre…À partir d’une solidarité profonde avec la Création, les chrétiens sont appelés à assumer la responsabilité qui incombe à l’être humain, créature qui peut prendre la parole au nom des autres créatures, en les écoutant en Dieu. [15] »
Nous gardons donc espoir que tous les chrétiens, les responsables de l’Église catholique et les théologiens entendent ces appels pressants pour établir un nouveau rapport avec la création animale.
RÉSUMÉ
Bien que les animaux accompagnent l’être humain au quotidien, il fait rarement l’objet d’une préoccupation de la part de l’Église catholique et encore moins d’études et de recherches en théologie. L’auteur effectue d’abord un bref survol de l’histoire de la protection animale qui s’est développée chez les protestants. Il souligne ensuite la faible sollicitude de l’Église catholique envers les animaux malgré les riches enseignements de la Bible et les exemples des saints. L’auteur convie les responsables et les théologiens de l’Église catholique à développer une théologie de l’animal afin que ce dernier ne soit plus oublié dans la réflexion et l’action en faveur du respect de la création de Dieu.
L’AUTEUR
Richard Chartier est membre de l’Ordre des Franciscains Séculiers (OFS). Il détient une Maîtrise en histoire et sociopolitique des sciences (M.Sc.). Depuis de nombreuses années, il milite pour que l’Église catholique développe une plus grande attention envers nos frères les animaux.M. Chartier est directeur du Bureau des Missions des Franciscains de la Province Saint-Esprit du Canada.
Article publié dans la revue Scriptura : Nouvelle série, 14/1 (2014).