Les paragraphes du catéchisme
§ 2415 - Le septième commandement demande le respect de l´intégrité de la création. Les animaux, comme les plantes et les êtres inanimés, sont naturellement destinés au bien commun de l´humanité passée, présente et future. L´usage des ressources minérales et animales de l´univers, ne peut être détaché du respect des exigences morales. La domination accordée par le Créateur à l´homme sur les êtres inanimés et les autres vivants n´est pas absolue : elle est mesurée par le souci de la qualité de la vie du prochain, y compris des générations à venir : elle exige un respect religieux de l´intégrité de la création.
§2416 - Les animaux sont des créatures de Dieu. Celui-ci les entoure de Sa sollicitude providentielle. Par leur simple existence, ils Le bénissent et Lui rendent gloire. Aussi les hommes leur doivent-ils bienveillance. On se rappellera avec quelle délicatesse les saints, comme S. François d´Assise ou S. Philippe Neri, traitaient les animaux.
§ 2417 - Dieu a confié les animaux à la gérance de celui qu´Il a crée à son image. Il est donc légitime de se servir des animaux pour la nourriture et la confection des vêtements. On peut les domestiquer pour qu´ils assistent l´homme dans ses travaux et dans ses loisirs. Les expérimentations médicales et scientifiques sur les animaux sont des pratiques moralement acceptables, pourvu qu´elles restent dans des limites raisonnables et contribuent à soigner ou sauver des vies humaines.
§2418 - Il est contraire à la dignité humaine de faire souffrir inutilement les animaux et de gaspiller leurs vies. Il est également indigne de dépenser pour eux des sommes qui devraient en priorité soulager la misère des hommes. On peut aimer les animaux ; on ne saurait détourner vers eux l´affection due aux seules personnes.
Par rapport à ces 4 paragraphes du Nouveau Catéchisme de l’Eglise Catholique, beaucoup de choses ont été écrites.
La plupart des associations de protecteurs d’animaux ont émis beaucoup de critiques à leur égard et ont été plutôt déçues. Elles s’attendaient à mieux, notamment au niveau de la miséricorde, de la prise en compte de la souffrance animale du fait de son exploitation par l’Homme, cependant remarquons que ce catéchisme donnait suite à un catéchisme vieux de plusieurs centaines d’années (1566) et qu’il innove en introduisant la thématique des animaux.
Le catéchisme, selon l’idée de Jean Paul II était censé reprendre toute la vie humaine. Reconnaissons donc que l’Eglise a fait un pas en avant : en effet, dans les décrets du Concile de Trente, ainsi que dans le Catéchisme du Concile de Trente, on n’évoquait aucunement la question animale.
Dans celui de 1992, on a 4 paragraphes qui évoquent spécifiquement et uniquement les animaux ! Ces paragraphes s’insèrent dans le commentaire des 10 commandements, commandements essentiels transmis par Dieu à l’Homme (Exode 20,2-17), qui retracent l’Alliance entre Dieu et l’Homme, mais également l’Alliance entre les Hommes entre eux et le Créé. Ce dernier est d’ailleurs souvent oublié, alors qu’il est mentionné à plusieurs reprises.
Ex 20,17 : Tu n’auras pas de visées sur la maison de ton prochain. Tu n’auras de visées ni sur la femme de ton prochain, ni sur son serviteur , sa servante, son boeuf ou son âne, ni sur rien qui appartienne à ton prochain.
Le Nouveau Catéchisme mentionne donc ces 4 paragraphes sur les animaux dans le contexte du 7è commandement, lié à la propriété privée des biens et au respect des personnes.
Nous pensons qu’il aurait été plus judicieux d’insérer les 4 paragraphes sur les animaux sous l’article 3, reprenant le 3è commandement, à savoir le Respect du jour du Sabbat. En effet, dans le passage de l’Exode, non seulement l’Homme, le Juif, son serviteur ou sa servante, n’a pas le droit de travailler le jour du Sabbat, mais également ses bêtes, et cette proximité entre l’Homme et l’animal, notamment au niveau du travail, est plus que significative.
Ex 20,10 : ... mais le septième jour, c’est le sabbat du SEIGNEUR, ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ta fille, pas plus que ton serviteur, ta servante, tes bêtes, ou l’émigré que tu as dans tes villes.
Ces versets de l’Exode et tout commandement biblique, invoquant les animaux, nous montrent que pour Dieu, le traitement des hommes à l’égard des animaux n’est pas fortuit. Dieu ne laisse pas l’homme légiférer seul. L’inspiration divine de ces versets laisserait-elle planer un doute face à la toute suprématie de l’homme ?
Nous regrettons que dans le Catéchisme, on ne parle pas expressément de la corrida, du combat de coqs et de la chasse à cour. Pour Mgr BRAND, ancien évêque de Strasbourg, les paragraphes "pèchent par excès de concision". Le Mouvement Chrétien pour l’Ecologie et la Protection Animale (MCEPA), fondé par Charles Walther, critiquent ces paragraphes car "il manque à ce texte une condamnation explicite de la torture et de la cruauté envers l’animal". En ce sens par contre, nous rejoignons ces deux auteurs pré-cités.