Partie du Mémoire de licence ,
sous la direction du professeur Othmar KEEL,
présenté à la Faculté de Théologie, Fribourg (Suisse)
Septembre 2001 - Olivier JELEN
« Saint Francis is not alone in his concern for "brother and sister" creatures -as he called them. The lives of more than two-thirds of canonized saints -east and west- demonstrate a practical concern for, and befriending of, animals, which was often in sharp contrast to the conventional view of their contemporaries ». [1]
Dans l’iconographie chrétienne le chien a un rôle positif et actif à jouer aux côtés des saints. On différencie le chien berger de saint Wendelin du chien de chasse de saint Eustache, saint Hubert et saint Julien l’Hospitalier. On différencie aussi le chien blanc apparaissant dans l’hagiographie de saint Bernard de Clairvaux du chien blanc et noir de saint Dominique portant un flambeau dans sa gueule. Toutes ses possibilités, en comparaison avec le chat qui n’est mentionné comme attribut d’un saint qu’une fois -saint Cadoc-, démontrent la richesse et la haute fréquence dans l’utilisation du chien [2] . Si on représente souvent Dominique de Guzman (1170-1221), fondateur des frères prêcheurs, avec un chien, c’est parce que sa mère, Jeanne d’Aza, vit à la naissance de son fils un chien assis sur le lit avec une torche dans la gueule ! De même dans la peinture dominicaine, on verra les chiens mettre en fuite les loups (hérétiques) qui s’attaquent aux brebis (fidèles). Des analogies pourront être tirées avec les peintures des jésuites lors de la Contre-Réforme.
Avec saint Bernard, fondateur de l’abbaye de Clairvaux, on retrouve l’élément du chien, signe d’une destinée exceptionnelle de l’enfant qui naît, puisque c’est avant sa naissance que sa mère rêve qu’elle met au monde un chien blanc qui chasse les ennemis de Dieu. Enfin retenons que le chien -généralement un épagneul- figure également comme attribut de sainte Marguerite de Cortone.
Pour notre étude, nous avons privilégié deux exemples de saints régulièrement accompagnés dans la ferveur populaire par un chien. Le premier est un saint des plus populaires du Moyen Âge et c’est un parfait témoin de cette époque de par sa lutte héroïque contre le fléau de la peste. Le second plus moderne constitue également un saint dévoué à la cause de Dieu et à la différence du premier, à l’éducation des enfants. Nous insérons cependant avant de nous arrêter sur les cas des deux saints susmentionnés, le cas d’un saint qui fut en « chair et en os » un chien ! Ce chien, appelé saint Guinefort, constitue une particularité rare dans toute l’histoire du Christianisme. Il a été abondamment étudié par l’historien Jean-Claude Schmitt.
Saint Guinefort
Dans la représentation positive du chien, la fidélité constitue la qualité la plus anciennement et universellement attestée. Comme dans la fameuse histoire au Moyen Âge de Tristan et Iseut, où le chien de Tristan, Husdent malgré sa fidélité se fait presque tuer par son maître, ce dernier ayant peur que les aboiements de son chien ne révèlent sa cachette, l’histoire de saint Guinefort constitue également une histoire d’une fidélité mal récompensée.
En effet, l’histoire de saint Guinefort, basée sur des faits réels, est le récit d’un chien qui a eu le malheur, dans l’exercice de ses devoirs et donc dans sa fidélité, d’être tué par son propre maître ! Saint Guinefort, en fait un lévrier [3] , après avoir protégé l’enfant de son maître couché dans un berceau de l’attaque d’un grand serpent, se fait tuer par son maître, le chevalier de Villars. Le chien avait eu auparavant le temps de tuer le serpent et donc de protéger efficacement le bébé, mais sa propre gueule, sa tête et une partie du berceau inondés de sang de la part du serpent, laissèrent croire qu’il avait attaqué l’enfant ! La nourrice entrant dans la pièce de l’enfant « dormant doucement » [4] est horrifiée croyant que l’enfant est mort et criant, fait accourir le maître qui dans la précipitation sans réfléchir, voyant le berceau tacheté de sang et croyant l’enfant attaqué par son chien, dégaine son épée et abat le chien sans aucune autre forme de procès !
Plus tard, en découvrant la vérité et sa tragique méprise, le chevalier est pris de remords et enterre son chien près du château. Il plante même des arbres près de son tombeau ! « Par la volonté divine (comme punition ?), le château fut détruit et la terre, ramenée à l’état de désert, abandonnée par l’habitant » [5] .
C’est alors, quelques siècles plus tard, qu’intervient le dominicain -Domini canes (!)- Etienne de Bourbon qui en tant qu’inquisiteur relate et reconstruit toute l’histoire pour extirper définitivement le culte et le pèlerinage qui s’étaient créés autour du tombeau de Guinefort. En effet, « les paysans, entendant parler de la noble conduite du chien et dire comment il avait été tué, quoique innocent et pour une chose dont il dut attendre du bien, visitèrent le lieu, honorèrent le chien tel un martyr ». Le lieu d’ensevelissement de l’animal « martyr » était devenu un lieu de pèlerinage pour sauver les enfants malades.
Plutôt que les paysans s’étaient surtout les femmes qui ayant des enfants faibles et malades demandaient son intercession céleste ! Au lieu présumé du tombeau du « saint lévrier » étaient apportés des langes de bébés, des chaussons ou des petits souliers en guise d’ex-voto, des pièces de monnaie, des clous et on y exposait même pendant un court laps de temps des enfants nus.
Saint Guinefort est donc devenu d’après le rapport de l’enquête menée par Etienne de Bourbon, ce dernier ne pouvant en aucun cas toléré ce culte qu’il juge comme supersticieux, un saint très vénéré dans la région française du Rhône-Alpes et des Dombes. Malgré les actions enregistrées par l’inquisiteur au cours du XIII°s.,« nous (=Etienne de Bourbon) avons fait exhumer le chien mort et couper le bois sacré, et nous avons fait brûler celui-ci avec les ossements du chien. Et j’ai fait prendre par les seigneurs de la terre un édit prévoyant la saisie et le rachat des biens de ceux qui afflueraient désormais en ce lieu pour une telle raison »
L’historien français Schmitt a encore retrouvé au milieu du XX°s. des traces du culte et du pèlerinage [6] et a pu démontrer que le « saint lévrier » était encore bien vénéré même après sa condamnation par l’Eglise catholique ! Gageons que la protection du saint lévrier n’était pas si inefficace et inutile, mais de là à dire qu’elle était voulue ou autorisée par Dieu… !
Saint Roch
De par les superlatifs suivants : « Un des saints les plus vénérés dans le monde catholique » [7] , « un des saints les plus populaires » [8] , saint Roch devrait être au-dessus de tout soupçon. Et pourtant malgré sa célébrité sa biographie [9]demeure mystérieuse, peu de saints du Moyen Âge ayant suscité « autant de controverses » [10]. On a même pu mettre « sa réalité historique en doute » [11] et aller jusqu’à nier l’existence du saint. Pour ce côté énigmatique, légendaire et mystérieux saint Roch peut facilement être mis en parallèle avec saint Christophe. A l’exemple d’ailleurs de saint Christophe, saint Roch fait partie des quatorze saints auxiliaires et l’élément canin, même si aucun auteur semble avoir travaillé sur ce lien, y joue également un grand rôle (cf. fig. n° XXVIII).
Sur la vie de saint Roch on dispose, malgré les contradictions typiques pour le Moyen Âge du XII au XIV°s., de faits plus ou moins établis. Il serait né à la fin du XIII°, le Larousse [12] -qui suit fidèlement le récit de la Vie de Saint Roch par le Vénitien Francesco Diedo- évoquant même la date de 1295, avec comme lieu de naissance Montpellier. Toujours selon le Larousse il serait également mort dans cette ville du sud de la France vers 1327. Selon d’autres traditions par contre -notamment les Acta brevoria écrits en Lombardie vers 1430- saint Roch se serait rendu à Rome dans la seconde moitié du XIV° s. pour se mettre au service des pèlerins malades. Ce qui demeure commun aux deux récits et ce qui a contribué à la popularité de saint Roch, c’est le dévouement, sans condition et jusqu’à son propre épuisement et sa propre mort, de ce saint exemplaire aux malades et surtout aux pestiférés.
Dès sa plus jeune enfance saint Roch montre des dispositions extraordinaires : « Quand il eut douze ans, il renonça entièrement à tout ce qu’il y a de plus agréable et de plus éclatant dans le siècle : son seul plaisir était de faire du bien aux pauvres et aux étrangers, et il les assistait avec la même charité qu’il aurait montrée à ses propres frères » [13]. Dieu confère à Roch, selon le récit hagiographique, le don exceptionnel de pouvoir de guérison sur la peste. Roch devient le « médecin des pestiférés » contribuant par le seul acte de toucher de sa main droite le malade en lui faisant le signe de croix, à guérir le malheureux. Sillonnant les villes d’Italie où il guérit les malades de la peste partout où il passe, il rencontre le pape Boniface VIII voire Benoît XI [14] qui voyant « des rayons de lumière sortir de ses yeux et de son visage, reconnut l’excellence de sa vertu ».
De plus en plus fatigué, Roch tombe lui-même malade aux abords de la ville de Plaisance. Ne souhaitant être à la charge de personne, il se retire secrètement dans la forêt voisine et se cache dans une minuscule cabane. C’est là qu’un chien de meute vient régulièrement lui rendre visite, lui apportant toujours de quoi manger, à savoir un petit pain. Le maître du chien, Gothard, un riche, ne s’aperçoit qu’après plusieurs fois du manège de son chien : « …comme il était à table, un de ses chiens vint à lui et lui prit un pain qu’il avait à la main. Il lui sourit, croyant qu’il le faisait par la privauté ou par nécessité, et le laissa faire ; et ce chien porta ce pain à saint Roch. Le lendemain, il fit la même chose à dîner et à souper ». Suivant discrètement son chien, Gothard découvre la malheureuse cachette de saint Roch.
Dieu à travers un autre miracle finit par guérir saint Roch de sa maladie, lui donnant l’ordre de rentrer chez lui à Montpellier. Pour ne pas recevoir les honneurs dans sa ville natale, Roch y rentre si bien caché qu’on le prend pour un espion. On le met aussitôt en prison -c’est même son oncle qui ne le reconnaissant pas et Roch laissant faire l’y met- où il tombe à nouveau malade et finalement meurt, le 16 août, non sans avoir auparavant demander au Seigneur la grâce de préserver et de délivrer de la peste ceux et celles qui imploreraient son secours [15] . Son geôlier découvre à la mort de son détenu non seulement le corps illuminé de saint Roch par « des lampes allumées à sa tête et à ses pieds » mais également un « petit écriteau (…) où ces mots étaient imprimés : Ceux qui étant frappés de peste auront recours à l’intercession de Roch, seront délivrés de cette cruelle maladie » [16].
La distribution des ossements de Saint Roch et sa demande en patronage de nombreuses villes constituent un signe de son extrême popularité : Montpellier (F), Venise (I), Arles (F), Grenade (E), Villejuif (F), Salon (F). Le culte de saint Roch se rencontre donc aussi bien en France qu’en Italie et en Espagne. Malgré les doutes quant à l’historicité de tous les éléments précités, nous partageons l’avis de l’historien Vauchez, selon qui saint Roch était un « pèlerin laïque, peut-être originaire du Languedoc (…) et qui se signala, une fois parvenu en Italie, par son zèle en faveur des malades et son efficacité thaumaturgique » [17] .
La confrérie fondée en son honneur à Venise, la fameuse Scuola di San Rocco, représente souvent un chien dans les peintures illustrant la vie de son saint patron. Cette confrérie, fondée en 1477 et dont un des grands maître fut le Tintoret, s’était dotée d’une église abritant des reliques de saint Roch. En dépit de son succès, il faudra pourtant attendre le XVII°s. pour que le culte et la vénération de saint Roch soient dotés par l’Eglise catholique romaine d’un statut liturgique et canonique en règle, ce qui permet de dire que dans le cas de saint Roch, c’est surtout le peuple qui a contribué à lui créer une aura de saint avant même d’avoir attendu l’aval de la hiérarchie catholique. [18]
Le chien a-t-il contribué à la popularité du saint ? Ce n’est évidemment de loin pas le point essentiel pour les récits hagiographiques, saint Roch étant surtout invoqué pour prévenir les maladies contagieuses et la peste. Mais cet élément canin, que l’on retrouve surtout dans les représentations picturales et sculpturales, reste très présent dans l’art. [19] C’est probablement l’attribut du chien qui a contribué au choix de saint Roch comme protecteur des animaux, plus particulièrement du bétail. Ainsi les paysans n’hésiteront-ils pas à l’invoquer lors de certaines maladies de leur bétail (peste porcine, épizooties, peste bovine…). [20] Notons enfin que suite à la « contamination » de l’histoire de saint Roch avec celle de saint Lazare, également patron des lépreux, le chien se verra souvent représenter sur les peintures en train de lécher les plaies de saint Roch. [21]
Saint Jean Bosco, dit don Bosco
Au XIX° s. un chien mystérieux, voire « miraculeux » [22] dont l’histoire ne peut être mise en question puisqu’elle est même attestée dans le procès de canonisation, sauve la vie à un célèbre prêtre éducateur d’enfants. Il s’agit du prêtre italien de Turin, don Bosco. Les actes de canonisation mentionnent à plusieurs reprises le nom du chien : il Grigio. Les biographes de don Bosco, en évoquant il Grigio, parlent d’un « défenseur inattendu envoyé par le Ciel ». [23] Don Bosco rejoint ces biographes, puisqu’en 1872, à la question posée par la baronne A. Fassati sur l’origine du chien, il répondit : « Dire qu’il s’agit d’un ange ferait rire. Néanmoins on ne peut prétendre que c’est un chien ordinaire ». [24] Il en parlait souvent lors de ses voyages, notamment à Paris, et son biographe [25] ! Et voici le contexte de l’intervention salvatrice du chien :
Prit dans la lutte contre les protestants, Vaudois et libéraux, don Bosco ne se permettait aucun compromis [26] à leur égard. Dans ses écrits, il attaquait de plein front ces "ennemis" de l’Eglise catholique et se créa ainsi beaucoup d’ennemis personnels qui cherchaient à plusieurs reprises d’attenter à la vie de don Bosco. Lors d’une leçon de catéchisme, en pleine chapelle, on lui tira dessus, une autre fois un fou voulu le tuer avec un couteau de boucher, une autre fois encore on lui fracasse le pouce gauche par un coup de bâton. Don Bosco, malgré tous ces risques, ne voulait pas épargner sa vie, et il allait jour et nuit confesser, passant par des lieux peu sûrs. Sa vie, régulièrement mise en danger, était aussi la proie de malfaiteurs qui n’avaient pas hésité à payer des truands pour le tuer.
Lorsqu’on voulait prendre des armes pour le défendre, don Bosco ne le permettait pas. C’est alors qu’apparaît un soir un chien gris. « D’où venait-il et quel était son maître ? Personne ne l’a su, et pas plus don Bosco que les autres » [27] . Le chien fut prénommé [28] et éprouva de la crainte, mais voyant que la bête remuait la queue et qu’elle acceptait les caresses, il se ravisa et se laissa accompagner par le molosse en le caressant de temps à autre. « Tous les soirs que don Bosco rentrait tard et seul chez lui (…) son compagnon l’attendait à un détour de rue ou à un carrefour solitaire, et lui faisait la plus amicale des compagnies ». [29]
A trois reprises, clairement attestées et documentées par des témoignages dans les Actes de canonisation, il Grigio (cf. fig. n° XXIX) sauva la vie du saint. En novembre 1854, il Grigio sauve don Bosco d’un guet-apens, alors que deux hommes voulaient l’encapuchonner pour l’emmener et le tuer. Une autre fois, tout une bande de vauriens tente d’agresser don Bosco avec des matraques. Là encore c’est il Grigio, ce chien dont le « bonheur était de se laisser caresser par des enfants et, plus encore, par son maître d’adoption » [30] qui le sauve in extremis ! Un dernier cas intéressant est celui d’une préméditation, « une intuition merveilleuse » [31] de la part du chien à propos de ce qui aurait pu advenir à son maître.
Un soir en effet, alors que don Bosco comme à son habitude devait sortir de l’orphelinat pour se rendre en ville, il Grigio sans raison apparente se poste devant la porte de sortie de l’orphelinat et empêche don Bosco de sortir. Sa mère voyant la scène et commençant à faire confiance au chien, déconseille à son fils de quitter la maison, lui disant « Si tu ne veux pas m’écouter, écoute au moins cette bête ; elle a plus de raison que toi ». Heureusement don Bosco suit les conseils de sa mère et de son chien et apprend à peine un quart d’heure plus tard par la bouche d’un voisin « qu’on avait vu rôder non loin de sa porte trois ou quatre hommes, vrais bandits, qui avaient l’air de préméditer un mauvais coup » [32].
Il Grigio n’acceptait jamais de récompense et ne mangeait rien, chose étonnante et rarissime pour un chien, et disparaissait rapidement après avoir commis sa bonne action. « Il refuse tout, comme pour montrer que son dévouement est complètement désintéressé » [33] . Chose encore plus étonnante et exceptionnelle est le fait que de nombreux témoins affirment avoir revu le même chien, du moins de par son apparence, une trentaine d’années plus tard.
En effet, un soir pluvieux du 12 février 1883 dans la région de Vallecrosia, près de Vintimille, don Bosco et deux autres prêtres se perdent. Don Bosco fait alors le vœu d’avoir il Grigio a ses côtés. Son vœu est immédiatement exaucé et il le raconte ainsi : « Il famoso Grigio che non rideva da trent’anni !… Si mosse precedendolo di mezzo metro, tanto da poter essere veduto fra le tenebre… a passo lento e uniforme… aveva cura di fargli evitare le pozzanghere ». Et don Bosco se pose la question de l’étrange apparition de ce même chien après tant d’années : « Ma come va che questo cane avrebbe ormai tanti anni… più che la vita ordinaria dei cani ? » [34]. Les attaques physiques à l’encontre de don Bosco, les "persécutions sectaires" comme l’écrit Auffray, cessant il était normal que l’envoyé du ciel ne se montra plus et disparut.
En conclusion, l’exemple selon nous trop peu repris et approfondi du lien qui unissait don Bosco avec son protecteur et sauveur, il Grigio, démontre clairement l’intérêt minime de l’Eglise catholique pour le chien. Pourtant le procès l’atteste et échappe à toute contestation : le fait qu’il Grigio apparaisse dans un laps de temps si distant -30 ans- ne peut être qu’interprété uniquement comme un signe de Dieu ! Dieu se serait donc servi d’un chien. Espérons que l’avenir saura reprendre et analyser plus en profondeur l’élément hagiographique du chien dans la vie de don Bosco.
« Quand un chiot se retourne sur le dos, devant un adulte, ou qu’un chien dans la force de l’âge se met ventre en l’air et présente, pattes écartées, son estomac à un être humain, c’est un signe évident de soumission.(…) Au risque de choquer, je prétends que cette attitude se rapproche du comportement de certaines communautés religieuses, en particulier des chrétiens. Quand nous nous adressons à Dieu, nous l’appelons "Notre Père". Nous tombons à genoux et nous levons les yeux au ciel pour le prier. Ainsi nous nous rapetissons devant Lui, nous tentons de ressembler au mieux à des enfants. Des enfants soumis qui Le contemplent d’en bas. De plus ces prières ont lieu à des heures bien précises. Pour les chiens aussi, le rituel du "ventre en l’air" survient de façon régulière » [35].