Septième partie

, par Pierre

XIII. 4 : Une nouvelle branche de la théologie : La théologie animale

« Die Kirche hat die Tiere vollkommen vergessen, nein schlimmer, verraten und verkauft an die gottlosen Mächte dieser Welt. Sie hat ihnen den Erbteil am Evangelium vorenthalten und die Schutzengelfunktion an den Tieren einfach unterlassen. Erfreulicherweise hat es immer Heilige und einzelne gewissenhafte Christen gegeben, in denen sich das Mitleid und die Erinnerung an die Bruderschaft mit den Tieren tief geregt haben. Aber davon kamen auf hunderttausend vielleicht einer, und zu Ende gedacht hat das Problem noch keiner » [1].

Commencer cette nouvelle partie par une citation de Carl Skriver est évidemment tendancieux et provocateur. Skriver ne voulait pas se cacher en tant que pasteur et a toujours su qu’il lui serait difficile d’imprimer le livre, d’où est tiré cette citation [2]. D’ailleurs si nous le reprenons ici, c’est parce qu’il a osé affirmer tout haut, ce que beaucoup pense tout bas ! Selon Skriver, l’Eglise -aussi bien d’obédience protestante que catholique- ne se préoccupant que du Salut de l’homme et de ses réformes liturgiques, a trahi les animaux !

Ce constat heureusement ne se vérifie plus aujourd’hui. Depuis plusieurs décennies de nombreux théologiens -en grande majorité, il est vrai, marginaux dans leur propre église- se sont attachés à la défense de la cause animale. Mais c’est déjà au début du XX°s., que des théologiens tels Wilfred Monod et surtout le pasteur, lauréat du prix Nobel de la Paix en 1952, Albert Schweitzer s’engagent pour la cause animale. Schweitzer a été le premier a avoir développé le concept éthique du « respect de la vie » [3]. Pour cet éminent théologien chaque vie est sacré, l’éthique du respect pour la vie ne faisant qu’accentuer une fraternité entre tous les êtres vivants. Cette éthique s’abstient de faire la différence entre des vies évoluées et des vies inférieures, « des vies précieuses et d’autres moins précieuses » [4].

Dans ses sermons, la théorie se veut tout de suite appliquée : L’homme ne doit pas rester un spectateur passif devant les souffrances injustifiées des animaux. Même au niveau de la vivisection, et alors qu’il est médecin, Schweitzer exige de la part des chercheurs que chaque cas soit soigneusement étudié : « Il faut qu’ils (=les chercheurs) aient auparavant posé la question de savoir si la nécessité de faire subir ce sacrifice à l’animal pour l’humanité s’impose vraiment. Ils doivent alors s’inquiéter de faire tout leur possible pour atténuer la douleur » [5].

En France, dès le milieu des années 1960, un prêtre sulpicien écrit dans son livre Un prêtre se penche sur les animaux [6] que si certains ecclésiastiques n’aiment pas les animaux c’est parce qu’ils ne les connaissent pas. D’où sa proposition quelque peu étrange : « Offrez à ceux de mes confrères qui méconnaissent les bêtes, un chien fidèle et affectueux. Ils seront vite conquis et deviendront bientôt les plus ardents apôtres de la cynophilie … ». L’abbé Gautier, docteur en droit canonique et professeur au Grand Séminaire de Paris, soutenu par plusieurs prélats étrangers, envoie également un long rapport pour l’ouverture du Concile Vatican II. Il y demande « l’introduction dans tous les catéchismes de l’Eglise universelle, d’une leçon destinée à apprendre aux enfants la bonté envers les animaux et le respect envers la nature » et aussi l’interdiction formelle des chasses à cour et des corridas [7].

Quelques décennies plus tard, après la fondation en France en 1969 de l’Association Catholique pour le Respect de la Création Animale, paraît au milieu des années 1980 la publication du livre de Jean Gaillard Les animaux, nos humbles frères [8]. Son livre, retraçant les liens étroits entre l’Eglise catholique et le monde des animaux -en citant par exemple le rapport entre les animaux et certains saints-, dénote un réel optimisme (on est au début du pontificat de Jean-Paul II !) [9] quant à la prise en charge de l’Eglise catholique du mouvement pour la cause animale.

En France le mouvement ecclésial pour la cause animale connaît petit à petit plus d’ampleur avec le soutien des professeurs Théodore Monod et Jean Prieur. Jean Prieur publie en 1986, le livre L’âme des animaux [10], où il aborde la douloureuse et périlleuse question de l’âme des bêtes . Beaucoup plus sévère et critique que Gaillard à l’égard de l’Eglise catholique, il relève son ambivalence, constate que le « passif (historique) est plutôt lourd » et rappelle que si de nombreuses « abominations » furent autorisées par l’Eglise romaine, c’est parce que celle-ci « avait décrété que les bêtes n’ont point d’âmes ». Il continue son propos en exigeant un examen de conscience de sa part : « Qu’elle s’interroge sur ce sujet (l’âme des animaux) comme elle s’interrogea dans les siècles passés sur l’âme des femmes, l’âme des Indiens et l’âme des Noirs » [11].

Quant à Théodore Monod, membre de l’Académie française des Sciences, protestant et pacifiste, il a à plusieurs reprises dans les années 1980 et surtout 1990, dénoncé le clivage qu’entretenaient les Eglises chrétiennes entre l’homme et l’animal. Afin d’appuyer ses affirmations, il s’est basé sur le courant de la théologie évolutive qui, se fondant sur une perception de l’unité de l’être et de l’univers, conclut « qu’aucun abîme ne sépare la matière de l’esprit, les objets inanimés des êtres vivants, les animaux des hommes (…) Le monde n’est plus le jouet de l’homme mais son partenaire, son compagnon, son frère » [12]. Si Monod souhaite que l’on prie pour les animaux, de même, souhaite-t-il de la part des Eglises chrétiennes qu’elles rompent un silence « si pesant (et) si durable » et qu’elles s’engagent non seulement pour l’espèce humaine mais également pour les espèces animales ! [13]

Si en France, comme nous venons de le voir, l’engagement zoophile est assez récent et clairsemé, s’étalant sur plusieurs décennies sans avoir une réelle année clef, il est beaucoup plus présent et actif dans les pays anglo-saxons et germaniques.

En Grande-Bretagne, par exemple, les chrétiens de diverses confessions s’engagent dès les débuts du XIX°s. et XX°s., donc dès l’origine des sociétés protectrices des animaux, « de manière beaucoup plus nette » [14]. La SPA anglaise est fondée en 1824. Quant au pendant anglais de l’Association Catholique pour le Respect de la Création Animale, le « Catholic Study Circle for Animal Welfare » il est déjà fondé en 1935 et jouit dès son institution de l’appui de l’épiscopat anglais.

En Allemagne, le mouvement est analogue à celui de la Grande-Bretagne, mais plus rapide et plus intense qu’en France. Ainsi la première SPA allemande ouvre déjà ses portes en 1839, six ans avant celle de Paris. Au XX°s. nombreux sont les auteurs allemands qui s’intéressent à la thématique des animaux -il en est de même en Suisse allemande avec Max Huber et pourquoi pas Hans Ruesch. Joseph Bernhart illustre à travers son livre précurseur Heilige und Tiere, publié en 1937, la sympathie des saints pour le règne animal. L’auteur tente ainsi de faire redécouvrir aux lecteurs ce paradis perdu, dont seuls les saints possèdent la clef. Quelques décennies plus tard, il continue sur le même sujet et publie Die unbeweinte Kreatur en avouant dans son introduction :

« Mich selbst bewegt das Tier und vor allem der Fragenkreis seiner Erlösung seit vielen Jahren. Ein Hündchen, das seine lange Lebenszeit zum grossen Teil unter dem Schreibtisch verbrachte, an dem ich bei Augustin und Thomas über die letzten Fragen zu Rate ging, ist in vielem, was die Meister nicht wussten oder mit Schweigen übergingen, mein Lehrer geworden » [15].

En 1951, c’est au tour de Max Huber d’écrire sur la thématique du rapport qu’entretient la Bible à l’égard du monde animal [16]. Il est suivi par M.-L. Henry [17]… Tous ces livres, relevant du domaine de l’exégèse, ont le mérite de replacer l’animal dans le débat contemporain.

En 1979, le pasteur E. Rudolph publie un livre déjà très engagé par son titre [18]. Il en appelle à une nouvelle attitude de l’homme à l’égard de l’animal tout en dénonçant la mort que l’homme lui afflige : « Das Töten lebender und fühlender Wesen ist und bleibt eine offene Wunde am Leibe einer Religion, die sich als eine solche der Liebe (en italique dans le texte) versteht » [19].

Enfin en 1989, le couple de pasteur Blanke rédigent la Confession de culpabilité de Glauberg (en allemand : Glauberger Schuldbekenntnis). Cette confession (cf. texte attenant) est une première dans l’histoire. Des théologiens, des prêtres, des professeurs, des pasteurs y affirment clairement leur culpabilité à l’égard de l’animal : « Nous avons failli comme chrétiens parce que dans notre foi nous avons oublié les animaux ».

Ce document œcuménique, faisant le mea culpa de l’Eglise -catholique et protestante- en reconnaissant la surdité de l’Eglise aux « soupirs de la créature maltraitée et exploitée », se définit lui-même comme un nouveau défi pastoral et comme un signe avec un effet détonateur ! Catholiques ou protestants, tous, à l’heure de l’œcuménisme, sont appelés à se laisser « convertir » par les animaux, ces frères et sœurs plus petits.

La radicalité du document n’empêche pas l’adhésion rapide de nombreux signataires. C’est également durant cette année 1989, que le couple Blanke décide de fonder le mouvement AKUT (=Aktion Kirche und Tier). Akut devient très vite populaire et en peu de temps tout ce qui concerne l’Eglise et l’animal en Allemagne passe par cette association dont le pasteur Michael Blanke est le premier président.

Quant à l’appellation « théologie animale », elle n’est légitimée qu’après la publication du livre Animal Theology en 1994 du professeur et pasteur anglican Andrew Linzey. Elle apparaît donc tardivement. On peut néanmoins considérer Linzey comme un des théoriciens les plus influents du courant de cette nouvelle branche de la théologie.

Pour certains théologiens classiques, et Linzey s’en défend, la théologie animale « è figlia della ‘teologia femminista’, della ‘teologia dei neri’, ‘dei gay’, e della ‘teologia liberazionista’ in generale, che nell’insieme non rappresentano niente di più di una moderna dissipazione della teologia stessa » . Pour Linzey au contraire, la théologie animale, tout en se fondant sur la théologie traditionnelle, innove et se veut essentielle ! Linzey souhaite qu’à travers ce nouveau courant l’homme fasse œuvre d’une plus grande justice face à l’animal et qu’il révise complètement sa façon de traiter les animaux.

Parmi les points d’attention que pratiquement tous les auteurs de la théologie animale ont en commun, on peut citer :

  • 1) L’affirmation qu’il est décent et souhaitable de militer en faveur des animaux même si la souffrance humaine existe encore. D’ailleurs tous ces auteurs se rejoignent pour dire que la souffrance animale se fonde dans la souffrance humaine et que les deux vont de pairs et sont intrinsèquement liées.
  • 2) Une relecture de la Bible en se basant sur la théologie de la Création. Tous rappellent que Dieu ne se soucie pas exclusivement des hommes, mais également des animaux, à l’exemple de l’Alliance conclut entre Noé, les animaux et Dieu.
  • 3) Un soutien pour le courant végétarien -mais ils n’en font pas une obligation- en rappelant que l’animal ne doit pas être uniquement considéré comme un simple « fournisseur de viande ».
  • 4) Un encouragement aux célébrations avec les animaux, les « Tiergottesdienste » étant appelés à palier le manque de solidarité entre l’homme et les animaux.

Un élément controversé, qui est régulièrement débattu par les théoriciens de la théologie animale, raison pour laquelle il ne figure pas dans la liste sus-mentionnée, est celui de la question sur l’immortalité des animaux (cf. notre conclusion).

Vu l’urgence de la situation entre autres due au changement climatique, à la disparition de nombreuses espèces ... la théologie animale ne se contente pas simplement d’élaborer des théories, mais elle propose des actes concrets.

Ainsi la femme du fondateur d’AKUT, la pasteur Christa Blanke, fondera début 1990 l’association Animals’ Angel [20]. Un autre de ces actes concrets consiste en la signature de la part des théologiens, pasteurs et prêtres du « Glauberger Schuldbekenntnis », un autre encore déjà mentionné auparavant est la promotion du végétarisme.

Au niveau catéchétique, des propositions, vu l’intérêt des enfants pour le monde animal ont également été formulées. « Die rechte Haltung zum Tier (und zur Pflanze) sollte wichtiger Inhalt der christlichen Erziehung sein » rappelle l’auteur allemand Hermann Kirchhoff qui développe des recommandations dans son livre Sympathie für die Kreatur [21], publié en 1987.

Il demande à ce que les parents ainsi que les enseignants veillent à donner à l’enfant l’envie de respecter la nature toute entière. D’après lui, la discussion sur la vivisection doit également figurer dans le programme des écoles, en sachant que « jede Tötung eines Tieres verantwortet werden (muss). Niemand hat das Recht, gedankenlos zu töten » [22].

Enfin, à la manière des enfants, il nous faut veiller à intégrer dans nos prières, à l’exemple des psaumes, toutes les créatures [23] ! Suite aux prières, la théologie animale a proposé l’organisation de « Tiergottesdienste » et hormis quelques propositions pour le déroulement de ces célébrations avec les animaux, on n’en trouve pas de définition stricte [24]. Ces célébrations s’appuient en général sur ce passage de la lettre aux Romains : « Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : livrée au pouvoir du néant -non de son propre gré, mais par l’autorité de celui qui l’y a livrée-, elle garde l’espérance, car elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons en effet : la création tout entière gémit… » (Rm VIII, 19-22).

Ces célébrations s’insèrent donc dans une réflexion de la théologie de la Création, incluant le cosmos tout entier avec sa diversité et en accordant une attention particulière aux animaux. Elles tentent de rétablir cette paix universelle entre tous les êtres. Les célébrations avec les animaux ont été initiées en Allemagne où elles ont connu le plus de retentissement, notamment suite à la retransmission télévisée d’un culte de la paroisse de Glauberg. En effet, le 10 juillet 1988, la deuxième chaîne officielle allemande (ZDF) retransmettait pour la première fois à la télévision un « Tiergottesdienst ».

Celui-ci avait lieu dans la paroisse protestante de Glauberg, au nord de Francfort, et était présidé par le couple de pasteurs Blanke. La présence des animaux -on dénombrait des chiens, des chats, des poules, des lapins, des cochons et même des chevaux, un bœuf et un âne- ne perturba nullement le bon déroulement de la cérémonie, au contraire. L’écho des téléspectateurs ne se fit pas attendre. Dans son bilan, la chaîne allemande rapporta que jamais elle n’avait eu pour la retransmission d’un culte dominical autant de succès ! [25]

Dans son sermon Michael Blanke s’appliqua à dénoncer les souffrances infligées aux animaux par l’homme notamment dans les laboratoires. Il encouragea l’assistance au végétarisme et à la fin de la cérémonie, il demanda à ses paroissiens d’enlever leurs chaussures afin de se mettre à égalité avec les animaux : « So wie Mose dem Schöpfer demütig gegenübertrat, so wollen wir den Tieren gegenüber freundlich und sanft auftreten ». Le journal français Libération rapportant l’événement n’omit pas de mentionner avec un brin d’ironie qu’en « accueillant ainsi ce bestiaire dans son église, il (= Michael Blanke) marchait sur les œufs de la théologie officielle » [26].

Cette cérémonie n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui illustre la nouveauté et la radicalité de la théologie animale. L’exemple du pasteur Blanke a été repris notamment en Suisse, à Bâle par le pasteur Felix dans la célèbre Elisabethenkirche. Au niveau catholique, mais sans susciter autant de vagues, des « Tiergottesdienste » ont régulièrement lieu en octobre, le jour de la fête de Saint Fançois. Vu le succès de ces célébrations et même si ces célébrations ne créent pas toujours l’unité dans une paroisse et qu’elles sont « theologisch umstritten » [27], l’avenir nous promet de belles surprises !

Retenons que du côté catholique contemporain, seul un théologien comme Eugen Drewermann et quelques abbés, tels en France l’abbé Gautier et en Italie Mgr Canciani, végétarien et auteur entre autres du livre Nell’arca di Noè [28] et Mgr Fusaro, prélat de Venise, se sont permis de contrer le silence séculaire hiérarchique à l’égard des animaux. Quant au côté protestant contemporain, le pasteur, ancien lauréat du Prix Nobel, Albert Schweitzer, Théodore Monod et le couple de pasteur Blanke ont réinséré l’animal dans le débat théologique. Espérons que cette réintroduction des animaux dans le domaine cultuel sera comprise au sens de ces propos d’O. Keel :

« Wenn dann in einer von tausend Predigten einmal auf das Los der Tiere hingewiesen wird, sollte man das nicht als Vernachlässigung der Menschen missverstehen. Wir sollten ja gleichzeitig Gott, dem Menschen und der ganzen Schöpfung gegenüber offen sein und jedem den Platz geben, der ihm zusteht » [29].

Mentionnons finalement l’un des éléments controversés et régulièrement débattus par les théoriciens de la théologie animale, à savoir la question sur l’immortalité des animaux. Dans notre société actuelle où la question de la mort et de l’immortalité se pose surtout par rapport à la condition et à la destinée humaine, ce débat soulevé par la théologie animale nous renvoie aux premières civilisations traitées dans ce mémoire. En guise de conclusion, après notre partie sur « le statut du chien selon les chrétiens », nous allons reprendre cette thématique toujours -ou de nouveau- actuelle.

« Manchmal kommt die Frage, wie das denn mit Tieren in der Kirche sei : Wie benehmen die sich dann ? Ich habe bei Tiergottesdiensten durchweg positive Erfahrungen gemacht. Tiere spüren von sich aus den Ernst der Situation, die Sammlung, diese andere Aura eines Gottesdienstes und werden tatsächlich friedlicher. Vielleicht kommt ja in diesen Gottesdiensten auch etwas von der ursprünglichen friedlichen Planung dieser Welt in Gang. Wer weiss ? » [30].

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Notes

[1SKRIVER Carl Anders, Der Verrat der Kirchen an den Tieren, Ebenen Verlag, Lütjensee bei Hamburg, 1986, p. 5.

[2La deuxième impression n’a eu lieu que sur l’insistance de son fils qui écrit dans la préface : « Wie sehr hätte sich mein Vater gefreut, wenn er erfahren hätte, dass so verhältnismässig kurz nach seinem Tod ein Verleger den Mut aufbringen würde, dies nur mit Herzblut geschriebene Buch als Taschenbuch neu aufzulegen ». Cf. SKRIVER C. A., op. cit., p. 3. L’auteur français Michel Damien rejoint cette même constatation lorsqu’il écrit au sujet d’un autre livre, celui d’Eugen Drewermann, paru en 1992 -De l’immortalité des animaux : « On n’aurait sans doute pas trouvé au siècle dernier, dans toute la chrétienté, trois auteurs et un éditeur catholique pour publier ces pages (…). Il y a cinquante ans, cela aurait encore paru une gageure », cf. DAMIEN M., « Etapes pour une christologie nouvelle » in : DREWERMANN E, De l’immortalité des animaux, Editions du Cerf, Paris, 1992, p. 57.

[3« L’idée de respect pour la vie est une fleur tardive apparue sur une branche de la doctrine de l’amour prêchée par notre Seigneur Jésus », in SCHWEITZER Albert, Humanisme et mystique, Editions Albin Michel, Paris, 1995, p. 92.

[4SCHWEITZER A., ibidem, p. 94.

[5RANDIN Willy, Albert Schweitzer -Un exemple pour notre temps, Presses de Jean Buchs, Echallens, 1983, p. 125. Mais Schweitzer va encore plus loin est en appel à la conscience de tous : « Wenn so viel Misshandlung der Kreatur vorkommt, wenn der Schrei der auf dem Eisenbahntransport verdurstenden Tiere ungehört verhallt, wenn in unsern Schlachthäusern so viel Roheit waltet, wenn in unsern Küchen Tiere von ungeübten Händen qualvollen Tod empfangen, wenn Tiere durch unbarmherzige Menschen Unmögliches erdulden oder dem grausamen Spiele von Kindern ausgeliefert sind, tragen wir alle Schuld daran », cf. BRÜLLMANN Richard, Treffende Albert-Schweitzer-Zitate, Ott Verlag, Thun, 1986, p. 201.

[6GAUTIER Jean, Un prêtre se penche sur les animaux, Flammarion, Paris, 1965, 185 p. Gautier a également écrit Un prêtre et son chien (Flammarion, Paris, 1955, 123 p). Il y raconte ses aventures avec Yuni, un jeune caniche.

[7GAUTIER Jean, op. cit. (1965), p. 140.

[8GAILLARD Jean, Les animaux, nos humbles frères, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1986, 131 p.

[9Cet optimisme, percevable notamment par une photo datée de novembre 1979 montrant au milieu du livre la réception du pape Jean-Paul II du représentant des sociétés protectrices allemandes, ne sera plus partagé après quelques années. Suite à notre rencontre (15 avril 1998), à Paris avec l’auteur nous avons pu constater que l’optimisme des premières années du pontificat de Jean-Paul II avait laissé sa place à de la déception et à de la résignation.

[10PRIEUR Jean, L’âme des animaux, Editions Robert Laffont, Paris, 1986, 286 p.

[11PRIEUR Jean, ibid., p. 258.

[12MONOD Théodore, Révérence à la vie -Conversations avec Jean-Philippe de Tonnac, Editions Grasset & Fasquelle, Paris, 1999, p. 115.

[13Cf. son excellente partie sur « L’animal face à la pensée et à la morale chrétienne », in : MONOD Théodore, Et si l’aventure humaine devait échouer, Editions Grasset & Fasquelle, Paris, 2000, pp. 177 - 207.

[14Cf. GAILLARD Jean, op. cit., p. 51.

[15BERNHART Joseph, Die unbeweinte Kreatur -Reflexionen über das Tier, Kösel Verlag, München, 1961, p. 12.

[16HUBER Max, Mensch und Tier. Biblische Betrachtungen, Schulthess & Co, Zürich, 1951, 93 p. Dans sa préface, l’auteur relève le manque de littérature sur le rapport homme-animal dans la Bible.

[17HENRY Marie-Louise, Das Tier im religiösen Bewusstsein des altestamentlichen Menschen ( Sammlung gemeinverständlicher Vorträge und Schriften aus dem Gebiet der Theologie und Religionsgeschichte), 220/221, J.C.B. Mohr, Tübingen, 1958. Citons encore JANOWSKI Bernd, NEUMANN-GORSOLKE Ute, GLESSMER Uwe (Hg.), Gefährten und Feinde des Menschen. Das Tier in der Lebenswelt des alten Israel, Neukirchener Verlag, Neukirchen-Vluyn, 1992, 360 p. ; KEEL Othmar, Das Böcklein in der Milch seiner Mutter und Verwandtes im Lichte eines altorientalischen Bildmotivs, OBO (Orbis Biblicus et Orientalis 33), Fribourg-Göttingen, 1980, 163 p. ; RÖHRIG Eberhard (Hg.), Der Gerechte erbarmt sich seines Viehs -Stimmen zur Mitgeschöpflichkeit, Neukirchener Verlag, Neukirchen-Vluyn, 1992, 134 p. Cette liste ne prétend pas à l’exhaustivité. Mais il nous est paru important de la faire vu qu’aucune étude, rassemblant ensemble ces différents ouvrages, n’existe jusqu’à nos jours à ce sujet !

[18RUDOLPH Ebermut, Vertrieben aus Eden. Das Tier im Zugriff des Menschen -beherrscht, behütet und bedroht, Claudius Verlag, München, 1979, 184 p.

[19RUDOLPH Ebermut, ibid., p. 167.

[20L’association s’occupe d’accompagner les transports d’animaux en Europe. Animal’s Angel publie régulièrement des rapports sur ses actions dans la revue TTT(=TierTodesTransport)-Report.

[21KIRCHHOFF Hermann, Sympathie für die Kreatur, Kösel-Verlag, München, 1987, 98 p.

[22KIRCHHOFF Hermann, op. cit., p. 91.

[23« Endlich sollte durch christliche Erziehung deutlich werden, dass es unsere Aufgabe ist, der stummen Schöpfung den Mund zu leihen, Gott zu loben », cf. KIRCHHOFF H., ibid., p. 97.

[24KNÖRZER Guido dans son livre Töten und Fressen ? Spirituelle Impulse für einen anderen Umgang mit den Tieren (publié chez Kösel Verlag, München, 2001) est un des premiers théologiens à faire des propositions concrètes pour le bon fonctionnement des « Tiergottesdienste », mais lui non plus ne donne une définition précise, cf. chapitres 2.3.2 et 2.3.3, pp. 173 - 185.

[25« Noch nie hat eine Gottesdienstübertragung im Fernsehen bei Zuschauern und in der Tagespresse eine so grosse Resonanz erzielt wie der am 10. Juli übertragene Tiergottesdienst… ». La chaîne reçut en quelques jours plus de 2000 lettres à 90 % positives et enthousiastes. « Viele Zuschauer hätten in ihren Schreiben dafür gedankt, dass es die Kirche endlich wage, auch die Tiere als Geschöpfe Gottes ernst zu nehmen », cf. epd (=Evangelischer Pressedienst), article : « ZDF : Tiergottesdienst hatte bislang grösste Resonanz », Donnerstag 21.07.1988, n° 38, p. 1.

[26FAURE Michel, article « Les bêtes allemandes ont-elles une âme ? », in : Libération, lundi 11 juillet 1988, p. 17.

[27STARKE Ekkehard, article « Tier, Tierethik », in : EKL, IV. Band, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1996, p. 891.

[28CANCIANI Mario, Nell’arca di Noè -Religioni e animali, edizioni Carroccio, Vigodarzere (Padova/I), 1990, 120 p. Ce saint homme, que nous avons eu la chance de rencontrer à Rome, prélat de plusieurs papes, a connu une grande popularité en Italie, non seulement parce qu’il était le confident de G. Andreotti, président du Conseil italien, mais également parce qu’il avait ouvert son église San Giovanni dei Fiorentini, ancienne église romaine de saint Philippe Néri, aux animaux !

[29KEEL Othmar, Die Bibel mischt sich ein -Predigten und « Worte zum Sonntag », Benzinger Verlag, Zürich/Einsiedeln/Köln, 1984, p. 146.

[30KNÖRZER Guido, op. cit., p. 179.