Honorer la Création de Dieu - Christian Vegetarian Association et Steve Kaufman

, par Estela Torres

article publié par
CHRÉTIENS VÉGÉTARIENS ET VÉGÉTALIENS·VENDREDI 16 DÉCEMBRE 2016
Fourni par la Christian Vegetarian Association et Steve Kaufman

La CVA est un ministère international non confessionnel qui réunit des chrétiens convaincus du bienfait des régimes alimentaires végétariens pour la santé des personnes, pour le bien-être de l’environnement, des pauvres et des affamés du monde, ainsi que pour les animaux.
Nous croyons que le Saint-Esprit nous pousse à vivre selon nos valeurs de foi les plus profondes – c’est là de notre « vocation ». Les chrétiens se sentent concernés et sont profondément touchés par la faim dans le monde et le bien-être des humains, mais aussi par l’état de l’environnement et le bien-être des animaux. Puisqu’une alimentation à base de plantes contribue au mieux-être général de la planète, nous y voyons une occasion d’honorer Dieu.

Pourquoi le chrétiens devraient-ils considérer le végétarisme ?

La faim dans le monde

Jésus dit : Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger...toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. (Matt. 25:35, 40). Et néanmoins, des dizaines de millions de personnes meurent chaque année des séquelles de la faim et près d’un milliard souffre de dénutrition, tandis que 37% des céréales récoltées dans le monde est destiné au bétail qui ira aux abattoirs ; aux États-Unis ce chiffre est de 66%. La transformation de céréales en viande représente un gaspillage de 90% des protéines des céréales, de 96% des calories et de toutes les fibres. Comme il faut beaucoup plus de céréales pour nourrir un mangeur de viande, la consommation mondiale de viande augmente considérablement la demande de céréales. Celle-ci, à son tour, fait augmenter les coûts et les pauvres sont de moins en moins en mesure d’accéder à quelque aliment que ce soit.

Votre santé

L’apôtre Paul écrivit que nos corps étaient les temples du Saint Esprit (1 Cor. 6:19) d’où il ressort que nous devons prendre soin de nos corps parce qu’ils sont un don de Dieu. Après un examen exhaustif de la littérature scientifique, l’American Dietetic Association a conclu que les régimes végétariens étaient associés à une diminution des risques d’obésité, de maladies cardiaques, de la tension élevée, du diabète, du cancer du colon, du cancer des poumons et des maladies rénales.

À la différence du régime que suivait Jésus – une cuisine méditerranéenne très riche en plantes — les régimes alimentaires modernes de l’Occident (avec une forte composante de produits d’origine animale) mettent en danger la vie des personnes. Un exemple : en mangeant de la viande, on consomme les pesticides et les dioxines qui se concentrent dans la graisse animale et augmentent le risque de cancer. Par ailleurs, les personnes qui mangent beaucoup de poisson ont souvent des taux de mercure très élevés dans le sang. Comme l’élevage a pour but d’accélérer la croissance du bétail et que celui-ci est privé d’exercice physique, la viande contient en général de grandes quantités de graisses saturées ce qui augmente les niveaux de cholestérol et accroît le risque de maladies cardiaques chez l’homme.

Des hormones sont souvent données au bétail pour stimuler le développement des muscles—cette pratique est, non seulement nuisible à la santé de l’homme, mais elle cause en plus une boiterie douloureuse aux animaux. L’utilisation routinière d’antibiotiques pour prévenir les infections chez des animaux stressés et entassés dans des espaces trop petits, favorise la résistance des bactéries aux antibiotiques. De plus, la vitesse des opérations à l’intérieur des abattoirs favorise la contamination bactérienne de la viande. En 1999, le CDC a estimé que 76 millions d’américains souffraient d’intoxications alimentaires tous les ans et que 5000 en mourraient. Un an plus tard, le CDC a constaté que 86% des intoxications alimentaires connues étaient dues aux produits d’origine animale. La cuisson de la viande tue les bactéries mais produit des amines hétérocycliques qui causent le cancer.

La terre

À Genèse 2:15, Dieu dit à Adam de "cultiver" et de "garder" le Jardin de l’Éden. Par analogie nous pouvons considérer que prendre soin de la Création de Dieu est un devoir sacré. En mangeant de la viande on peut facilement consommer 14 fois plus d’eau et 20 fois plus d’énergie qu’un végétarien. D’ailleurs l’exploitation qui est faite aujourd’hui de la terre, de l’eau et de l’énergie n’est pas durable. L’épuisement des ressources risque de causer de grandes pénalités à l’humanité toute entière dans le courant de ce siècle. Déjà 40% des terres agricoles du monde sont sérieusement dégradées.

Le bien-être des animaux

Jésus dit que Dieu nourrit les oiseaux du ciel (Matt. 6:26) et n’oublie pas les passereaux (Luc 12:6). Les écrits hébreux interdisaient l’abattage inhumain et la cruauté envers les bêtes de somme (Exode 23:5 ; Deut. 22:6–7, 25:4).
Pourtant, aux États-Unis, pratiquement tous les aliments d’origine animale sont produits par l’élevage intensif et l’abattage de près de dix milliards d’animaux chaque année (plus d’un million par heure). Ces animaux sont soumis à une extrême souffrance : entassement stressant, environnement ingrat qui frustre leurs instincts, amputations sans anesthésie (becs, cornes, queues et castrations) autres manipulations douloureuses (Bernard Rollin, Farm Animal Welfare). L’abattage est une expérience terrifiante pour les animaux et souvent aussi extrêmement douloureuse (Gail Eisnitz, Slaughterhouse). Un exemple de l’insensibilité sans miséricorde de cette industrie est le fait que les animaux qui sont trop malades pour marcher sont traînés sans pitié jusqu’au lieu de l’abattage au lieu de faire l’objet d’une euthanasie humanitaire. Selon l’attitude typique de cette industrie, John Byrnes écrivit : “Oubliez que les cochons sont des animaux. Traitez-les comme vous le feriez des machines dans une usine ” (Hog Farm Management).

La chasse et la pêche comportent un élément de cruauté. Les poissons souffrent lorsqu’ils sont harponnés ou lorsqu’ils suffoquent dans les filets, et les animaux chassés meurent souvent lentement des conséquences de leurs blessures invalidantes.

La Bible encourage-t-elle le végétarisme ?

La Bible dépeint le végétarisme comme l’idéal de Dieu, et le régime végétarien concorde avec le principe biblique fondamental d’intendance. Au pays d’Éden, toutes les créatures vivaient pacifiquement, et Dieu a demandé aux humains et aux animaux de ne manger que des aliments végétaux (Genèse 1 : 29-31). Plusieurs prophéties, dont Ésaïe 11 : 6-9, prévoient un retour au monde végétarien, un monde où le loup, l’agneau, le lion, la vache, l’ours, le serpent et les petits enfants coexistent pacifiquement. Les chrétiens végétariens, tout en reconnaissant l’état de pécheur de l’homme, croient que nous devrions nous diriger vers ce monde harmonieux envisagé par Ésaïe, de façon à vivre conformément aux enseignements de Jésus, « Que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Matt. 6 : 10).

Dieu n’a-t-il pas créé les animaux pour nous ?

La domination d’Adam sur les animaux (Genèse 1 : 26, 28), à notre avis, véhicule l’idée d’intendance sacrée, puisque Dieu prescrit immédiatement un régime végétarien (Genèse 1 : 29-30) dans un monde qu’il qualifie de « très bon » (Genèse 1 : 31). Dans la Genèse 2, 18–19, Dieu se dit : « Il n’est pas bon que l’homme reste seul. Je vais lui faire une aide qu’il aura comme partenaire », et Dieu créa ensuite les animaux. Ce passage indique que les animaux ont été créés pour servir de compagnon et d’aide à Adam, et non de nourriture. En poursuivant notre lecture, nous découvrons que les animaux ne satisfaisaient pas entièrement aux besoins d’Adam, c’est alors que Dieu créa Eve. Adam nomma les animaux, ce qui, à notre avis, dénote de la sollicitude et de l’amitié. On ne donne pas de nom aux animaux que l’on mange. Dieu a doté les porcs, les bovins, les moutons ainsi que tous les animaux d’élevage de leurs propres désirs et besoins, et ces traits sont évidents lorsqu’ils ont la chance de jouir de la vie. Par exemple, les cochons sont curieux, sociaux et plus intelligents que les chiens ou les chats. Les cochons peuvent même jouer à certains jeux vidéo mieux que des singes. Dans un même ordre d’idée, les poulets apprécient la compagnie de leurs semblables et aiment jouer, se rouler dans la poussière et paître. Jésus comparait son amour pour nous à l’amour d’une poule pour sa couvée (Luc 13:34).

Pourquoi Dieu a-t-il donné la permission à Noé de manger de la viande (Genèse 9 : 2-4) ?

Ce passage est le premier qui donne clairement la permission de manger des animaux. Même après la Chute, Dieu donne à Adam la consigne de « manger ce qui pousse dans les champs » (Genèse 3 : 18). Peut-être Noé a-t-il reçu la permission de manger des animaux parce que toute végétation avait été détruite par l’inondation et qu’il n’avait plus le loisir du choix. Peut-être également que Dieu a cédé devant la violence des hommes, qui est à l’origine même de l’inondation (Genèse 6:11-13) : « La terre était corrompue aux yeux de Dieu, et la terre était pleine de violence ». Noé, qui « bénéficiait de la bienveillance du Seigneur » (Genèse 6 : 8) n’était pas toujours un modèle de vertu comme il le démontre après l’inondation, le jour où il s’enivre sans retenue (Genèse 9 : 21). Compte tenu de la dépravation inhérente aux hommes, peut-être Dieu a-t-il cru bon de permettre une certaine violence, dans le cas présent contre les animaux, de façon à tenir sa promesse de ne pas inonder la Terre à nouveau. Évidemment, le prix à payer pour manger des animaux était élevé ; les hommes et les animaux allaient vivre éternellement dans la crainte et la terreur mutuelles (Genèse 9 : 2). Il est important de souligner que ce passage n’impose pas aux hommes de manger de la viande, pas plus qu’il ne laisse entendre qu’il s’agirait de l’idéal de Dieu. À l’ère biblique comme aujourd’hui, on encourage les gens à vivre selon les grands idéaux de Dieu. Jésus a dit : « Soyez donc parfaits tout comme votre père qui est au ciel est parfait » (Matt. 5 : 48 ; cf. Jean 14 : 12).

Dieu se soucie-t-il des animaux ?

Dans Proverbes 12 : 10 on apprend que « Le juste prend en considération même les besoins de son bétail. » et Psaumes 145 : 9 nous dit que « Le Seigneur est bon pour tous, son amour s’étend à tous ceux qu’il a créés. » La Bible décrit la préoccupation de Dieu envers les animaux à maintes reprises (Matthieu 10 : 29, 12 : 11–12, 18 : 12–14) et condamne la cruauté (Deutéronome 22 : 10, 25 : 4). Il est intéressant de noter que Dieu, après l’inondation a conclu un engagement, mentionné cinq fois, avec les animaux et les hommes. Toutes les créatures partagent le repos du Shabbath (Exode 20 : 10 ; Deutéronome 5 : 14). La Bible décrit des animaux glorifiant Dieu (Psaumes 148 : 7–10, 150 : 6), illustre des animaux dans l’Éternité (Ésaïe 65 : 25 ; Apocalypse 5 : 13), et affirme que Dieu protège les animaux (Psaumes 36 : 6 ; Éphésiens 1 : 10 ; Colossiens 1 : 20). Les animaux et les hommes s’en remettent au Seigneur pour leur subsistance (Psaumes 104 : 27–31, 147 : 9 ; Matt. 6 : 26 ; Luc 12 : 6) et leur salut (Jonas 3 : 7–9 ; Romains 8 : 18–23). En achetant les produits de l’agriculture industrielle, nous contribuons à l’enrichissement de gens qui violent ces principes bibliques.

Le végétarisme assimile t il la vie humaine à la vie animale ?

Le végétarisme reflète simplement le respect pour la Création—un régime qui profite aux humains, aux animaux et à l’environnement. Jésus a dit : « Ne vend-on pas cinq passereaux pour deux sous ? Cependant aucun d’eux n’est oublié devant Dieu » (Luc 12 : 6–7). Ce passage fait référence au fait que, même si Dieu accorde plus d’importance aux hommes qu’aux animaux, il veille sur toutes les créatures terrestres. En effet, l’engagement de Dieu dans Genèse 9, répété à cinq reprises dans la Bible, est conclu avec tout ce qui vit sur la Terre et non seulement avec les humains.

Que dire des sacrifices animaux ?

La Bible indique que Dieu accepte les sacrifices animaux. Toutefois, plusieurs prophètes se sont par la suite opposés aux sacrifices en soutenant que Dieu préférait la droiture morale. Les sacrifices animaux ne sont pas requis ni même désirés de nos jours, pour au moins deux raisons. Premièrement, Paul encourageait le don de soi dans ses écrits : « …Je vous demande de vous offrir vous-mêmes comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu et qui sera de votre part un culte spirituel » (Romains 12 : 1). Deuxièmement, les interprétations traditionnelles de la mort de Jésus affirment que, grâce à lui, les sacrifices animaux ne sont plus nécessaires. Les chrétiens, nouvelles créations en Jésus-Christ, peuvent suivre l’exemple de Jésus en choisissant de vivre en harmonie avec la Création. En effet, Jésus a cité Osée (6 : 6) dans ses paroles, « Je désire la bonté et non des sacrifices d’animaux » (Matt, 9 : 13, 12 : 7).

Jésus ne mangeait-il pas de la viande ?

Luc 24 : 43 relève une occasion où Jésus mange du poisson après la résurrection. Toutefois, le régime de Jésus il y a 2 000 ans dans une collectivité méditerranéenne ne saurait dicter l’alimentation des chrétiens d’aujourd’hui. De la même façon, le style vestimentaire de Jésus à l’époque ne nous dicte pas comment on devrait s’habiller aujourd’hui. Nous avons la chance de profiter d’une multitude d’aliments végétaux sains et délicieux, tout comme dans le jardin d’Eden. De plus, nous croyons que la façon dont sont traités les animaux tourne en dérision l’amour de Dieu pour ces créatures.

Que dire de Actes 10 : 13, dans lequel une voix dit à Pierre de « tuer et de manger »toutes les créatures ?

Lorsque Pierre a cette vision, la communauté chrétienne naissante de Jérusalem est divisée : la Bonne Nouvelle doit-elle être prêchée aux non-juifs et doit-on imposer aux nouveaux convertis le respect de la Loi de Moïse, avec entre autres ses nombreux interdits alimentaires. Pierre, qui nous rapporte sa vision, comprend clairement qu’elle ne doit pas être interprétée littéralement comme lui indiquant de tuer et de manger des animaux. Au contraire, « Pierre se demandait quel pouvait être le sens de la vision qu’il avait eue » (Actes 10 : 17). Il en saisit ensuite la signification lorsque le bon Corneille (un non-juif) le convia à dîner. Pierre réalisa alors que le rêve lui ordonnait de prêcher l’Evangile à tous, juifs et païens. Les interdits alimentaires juifs ne devraient pas empêcher la propagation du christianisme et, au repas de Corneille, Pierre s’adressa à ses hôtes en ces mots : « Vous savez, leur dit-il, qu’il est défendu à un Juif de se lier avec un étranger ou d’entrer chez lui ; mais Dieu m’a appris à ne regarder aucun homme comme souillé et impur » (Actes 10 : 28). La vision de Pierre est une métaphore qui annonce l’universalité de l’Eglise et ne saurait être en aucun cas être interprétée comme la bénédiction de Dieu à l’égard des fermes industrielles modernes et de toutes leurs néfastes conséquences.

Que penser de 1 Timothée 4 : 1-4, dans lequel il est dit que « tout ce que Dieu a créé est bon » ?

Ce passage reflète les efforts de Paul pour éviter la scission de la communauté chrétienne, et ne justifie d’aucune façon la cruauté envers les animaux. Ici, Paul rejette les doctrines erronées interdisant le mariage et certains types de nourriture. Les chrétiens végétariens n’interdisent pas la consommation de viande. Nous vantons plutôt les mérites d’un régime à base de végétaux comme élément constituant de l’intendance chrétienne responsable et saine. L’élevage moderne des animaux est une création de l’homme et est dommageable pour les hommes, les animaux et la Terre. Bien que nous devrions remercier Dieu de nous avoir donné la faculté de jouir de la nourriture, nous devrions peut-être également le remercier de nous avoir donné autant d’options végétariennes délicieuses. En fait, de nombreux chrétiens végétariens voient chaque repas comme un divin rappel de la bonté et de la grâce de Dieu. Chaque repas végétarien nous rappelle la prophétie d’Esaïe qui annonce que la Création entière vivra en harmonie à la fin des temps, comme dans le jardin d’Eden.

Les végétariens sont-ils « faibles dans la foi » (Rom. 14 : 1) ?

Paul a écrit aux romains que l’homme faible « ne mange que des légumes » (Rom. 14 : 2). À l’époque, les juifs étaient bannis de Rome, et un boucher kascher aurait été arrêté. Incapables de se procurer de la viande kascher, de nombreux juifs se sont abstenus de manger de la viande, de peur de manger de la viande qui aurait constitué une offrande à un dieu païen. Paul soutenait que manger de la viande, même lorsqu’elle avait été présentée en offrande à une idole, ne constituait pas un problème sur le plan spirituel parce que les dieux païens n’existaient pas. Seuls le « faible dans la foi » n’arrivait pas à comprendre que ces sacrifices aux dieux fictifs étaient sans signification. Paul disait que ceux qui consomment de la viande ne devraient pas condamner ceux qui s’en abstiennent et vice-versa (Rom. 14 : 3). Il semble que Paul ait écrit cela aux Romains parce qu’il était préoccupé par les différents régimes alimentaires qui divisaient l’Eglise. L’intention de Paul n’était pas de justifier la consommation de viande en soi, et ce passage n’appuie d’aucune façon l’agriculture industrielle.

Le fait de manger de la viande est-il un péché ?

Il existe de nombreux passages dans lesquels les gens mangent de la viande, vraisemblablement avec l’approbation de Dieu. Donc, si l’on se fonde sur des critères bibliques, manger de la viande ne constitue pas un péché. D’ailleurs, de nombreuses personnes ont eu besoin de la viande pour se nourrir. Cependant, la Bible n’impose pas la consommation de viande. Comme nous l’avons dit plus haut, peu importe ce qui a pu être acceptable à l’époque où les bergers prenaient soin de leurs troupeaux, le niveau de cruauté auquel en sont arrivé les humains ne se conforme pas à l’appel de Dieu invitant au respect et à la bienveillance envers toutes les créatures de Dieu. Que penser de 1 Corinthiens 10 : 25 ? Paul a écrit, « Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience. » (1 Corinthiens 10 : 25) Nous croyons que ce passage avertit les gens de ne pas rejeter les cadeaux de Dieu. C’est pourquoi les chrétiens végétariens rendent hommage à la bonne nourriture. Nous ne nous objectons pas à la consommation de la viande parce qu’elle vient de Dieu mais en raison des effets néfastes de l’agriculture industrielle.

Les chrétiens végétariens sont-il nombreux ?

Nos rangs augmentent rapidement, de la même façon que le végétarisme gagne en popularité au sein de la population en général. De plus, bon nombre des premiers chrétiens étaient végétariens, y compris les Pères du désert et les premiers moines. Dès lors, les grandes communautés monastiques de l’église catholique romaine, trappistes, bénédictins, chartreux et carmélites et toutes les communautés monastiques orthodoxes ont encouragé et pratiqué le végétarisme, tout comme les Adventistes du septième jour. Au cours du XIXe siècle, des membres des chrétiens de la Bible ont fondé le premier groupe végétarien en Angleterre et aux Etats-Unis. Basile le Grand, Jean Chrysostome, Tertullien, Origène, Clément d’Alexandrie, John Wesley (fondateur du méthodisme), Ellen G. White (l’une des fondatrice du mouvement adventiste du septième jour), les co-fondateurs de l’Armée du Salut M. William et Mme Catherine Booth, Léon Tolstoï, et le révérend Dr Albert Schweitzer, prix Nobel de la paix, étaient tous des chrétiens qui sont devenus végétariens, tout comme le musicien Moby d’ailleurs.

N’y a-t-il pas des lois pour assurer la protection des animaux ?

Tout ce dont il a été question dans la section sur l’agriculture industrielle est légal. Aux États Unis et dans de nombreux pays, les procédures standard sur les fermes sont expressément soustraites à l’application des lois sur la protection des animaux, en dépit de toutes les souffrances qu’elles peuvent causer. Les pratiques comme les mutilations corporelles, qui consisteraient en des actes graves de cruauté envers les animaux s’ils étaient perpétrés sur un chien ou un chat, sont parfaitement légales lorsqu’elles sont commises sur un cochon ou un poulet. À l’abattoir, les lois visant à favoriser « l’abattage sans cruauté » sont laxistes et rarement mises en application pour les porcs, les bovins et les moutons ; l’abattage de la volaille ne fait l’objet d’aucune législation. Nous appuyons les efforts visant à améliorer les conditions sur les fermes, mais pour diverses raisons, dont le fait de ne pas vouloir payer quelqu’un pour faire quelque chose que nous-mêmes ne ferions pas, nous sentons l’obligation d’être végétariens.

Qu’arriverait-il aux gens qui dépendent de l’élevage pour subsister ?

La transition vers un monde exclusivement végétarien, si cela devait arriver, se ferait assez progressivement pour que peu de gens, voire personne, ne soient affectés de façon négative par le changement - ils occuperaient simplement des emplois différents.

Puisque les animaux se mangent entre eux, qui y a-t-il de mauvais à ce que les hommes mangent les animaux ?

Les chrétiens ne sont pas appelés à vivre selon les lois de la jungle (la loi du plus fort), mais à suivre les pas du Christ, c’est-à-dire à faire preuve de compassion, à être miséricordieux et à manifester du respect envers la Création de Dieu. Dans ce monde déchu, les animaux souffrent, meurent et se tuent entre eux. Dieu fait appel à notre aide pour réconcilier le monde, comme l’a dit Jésus : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » (Matt. 6 : 10)

Les humains ne sont-ils pas des prédateurs naturels et, donc, carnivores ?

Bien que les humains puissent digérer la viande, et il est fort probable que nos ancêtres en aient effectivement mangé de grandes quantités, notre anatomie ressemble beaucoup plus à celle des créatures phytophages. Par exemple : comme les herbivores (contrairement aux carnivores), notre côlon est long et complexe (contrairement à celui des carnivores qui est court et simple) ; nos intestins sont de dix à onze fois plus longs que notre corps (contrairement à ceux des carnivores qui sont de trois à six fois plus long) ; notre salive contient des enzymes digestives (contrairement aux carnivores) ; et notre dentition ressemble à celle des herbivores—nos canines, par exemple, sont courtes et arrondies (et non pas longues, acérées et courbées). Les millions de végétariens en parfaite santé (qui vivent souvent plus longtemps que les non végétariens) sont la preuve vivante qu’il n’est pas nécessaire ni même désirable de manger de la viande.

Comment les chrétiens végétariens fêtent-ils les jours fériés ?

Les végétariens fêtent les jours fériés pleinement et dans la plus grande joie sans manger de viande. De nombreux livres de recettes offrent des repas végétariens délicieux, qui vont du repas très élaboré à la cuisine rapide et facile.

Et qu’en est-il si j’estime que le végétarisme ne constitue pas une priorité ?

Adopter un régime végétarien sain ne demande qu’un engagement minime sans efforts additionnels, et peut contribuer à l’amélioration du bien-être personnel, ce qui en fait un plaisir plutôt qu’un fardeau. N’importe qui peut changer de régime sans modifier son train de vie.

Que puis-je faire ?

Si vous choisissez d’adopter un régime végétarien, vous contribuerez au bien-être des hommes, des animaux et de l’environnement tout en réduisant la misère dans le monde. En tant que chrétiens nous sommes appelés à être fidèles, ce qui veut dire que nous devons vivre conformément à nos valeurs fondamentales telles qu’insufflées par le Saint-Esprit. Être fidèle signifie également enseigner à nos frères chrétiens, en toute bonté et amitié, que les aliments végétaux s’inscrivent dans notre mission d’intendance de la création de Dieu et qu’ils sont délicieux, pratiques et nutritifs.