Des passages bibiliques pour méditer

, par Pierre

Le séjour de Jésus auprès des animaux sauvages du désert (Mc 1, 13), s’inscrit probablement dans la tradition de la thématique vétérotestamentaire de la paix eschatologique avec les animaux (Es 11, 6-9 ; Os 2,20, Ez 34, 25-28). Ce sont les animaux qui ont précédé le Christ dans son sacrifice ultime, (lui comme un agneau innocent) une fois pour toutes, en mettant fin à tous les sacrifices. Jésus s’est porté particulièrement attentive envers les plus pauvres, les plus petits, les sans pouvoir, les sans défense. Les animaux font partie de ce groupe des exploités. (Albert de Pury)

Marc 1, 13
Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

Mt 25,40
Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.
Jérémie 11:19
J’étais comme un agneau docile qu’on mène à l’abattoir
Ésaïe 53:7
Il était maltraité, |et il s’est humilié,
il n’a pas dit un mot.
Semblable à un agneau |mené à l’abattoir,

Jésus a servi ceux qui étaient en marge de la société. Il s’est soucié
de ceux qui souffrent et pour les tout petits. En même temps, les Écritures comparent Jésus à un agneau, un petit animal docile et sans protection.
Le cardinal John Henry Newman dans son sermon de Vendredi Saint (1842) prend cette comparaison pour parler de la souffrance de l’Agneau de Dieu. Il parle des souffrances infligées à Notre Seigneur Jésus-Christ en les comparant avec les souffrances infligées aux animaux, aux petits enfants et aux vieillards. Il nous dit donc qu’en faisant souffrir les animaux, c’est à notre Seigneur Jésus-Christ que nous le faisons. :

« Regardons avec quelle impression d’horreur, nous lisons le récit des cruautés ? Infligées aux animaux... Mais ce que cela sinon le supplice infligé à Notre Seigneur ? »
« Maintenant, en ce qui concerne la cruauté subie par les pauvres bêtes, qu’est-ce qui émeut le fond de notre cœur et qu’est-ce qui nous écœure si fort ? Je suppose ceci : D’abord, c’est qu’ils ne nous ont pas fait de mal ; ensuite, c’est qu’ils n’ont aucun moyen de résistance. C’est la lâcheté et la tyrannie dont ils sont victimes qui font que leurs souffrances sont si émouvantes... Il y a quelque chose de très redoutable, de satanique quand on tourmente ceux qui ne nous ont jamais nui et qui ne peuvent pas se défendre ; ceux qui dépendent totalement de notre pouvoir. »
« Pensez, mes frères, à vos sentiments relatifs à la cruauté infligée aux animaux et vous allez ressentir ce que l’histoire de la Croix et de la Passion du Christ aurait dû éveiller en nous. »
(Cf. John Henry Newman, 12 Sermons sur le Christ, Seuil, Paris, 1954, réédition 1995, pp. 148-150)
Psaume 104
Psaume 148
Pour Albert de Pury, il existe textes bibliques qui démontrent des liens étroits et direct c’est sans médiation) entre les animaux et Dieu. Il serait pas plus difficile d’oser d’affirmer alors que l’homme est le seul être vivant à avoir une relation avec Dieu ou dire que les animaux n’ont pas accès direct à leur Créateur. Il y a les passages qui évoquent la sollicitude du Créateur pour le monde animal. Les animaux vivent, eux aussi, par le don du souffle de Dieu. Ils ont comme les hommes une âme qui peut se tourner vers Dieu (Ps 104, 21). Le psaume 104 exprime que les animaux accèdent au même niveau d’existence que l’homme puisqu’ils peuvent avoir une attitude religieuse. Eux aussi participent à la louange de Dieu(Ésaïe 43,20  ; Ps 148,10), eux aussi adressent des supplications à Dieu (Job 38,41  ;Job 1,20 ; 2,22).
L’animal donc est à l’instar de l’homme, créature de Dieu, aimé de Dieu, vivant comme l’homme de la miséricorde de Dieu. Simplement leur relation avec leur Créateur n’est pas celles des hommes ; elle passe par d’autres voies, par d’autres langages, impénétrables à l’homme. Le père Holtoff l’a affirmé aussi pendant sa présentation aux assises chrétiennes de l’écologie, les animaux aussi prient Dieu à leur façon. Si Dieu fait alliance avec ses créatures, hommes et animaux en vue d’établir la paix de son royaume, ce ne sont pas seulement les hommes qui sont appelés à remercier le Seigneur, mais aussi les animaux : La bête des champs me glorifiera, les chacals et les autruches ; car je placerai de l’eau dans le désert, des fleuves dans la steppe, pour faire boire mon peuple mon élu (Ésaïe 43,20).