Quelques témoignages des chrétiens :
Je viens de lire par hasard votre page sur le respect des animaux dans l’Église catholique et je me posais les mêmes questions.
Je me sentais seule de constater si peu d’empathie envers les animaux.
Pourquoi l’église ne parle jamais du respect animal dans les homélies ? Toujours les hommes, mais il n’y a pas que nous qui souffrions.
Comment se fait-il que l’église accepte toute la Souffrance des animaux d’élevage, etc..
vous lire, m’a fait du bien alors merci de me rassurer en me faisant comprendre que Dieu aime les animaux.
J’aimerais que vous puissiez être plus présent dans les médias.
J’ai envoyé un tweet de votre lien à l’évêque Aupetit et au pape François en leur posant la question sur le fait de ne pas évoquer les animaux lors de leurs homélies
Soyez bénis
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Les discours théologiques, tout semble fait pour l’homme, être supérieur car créé à l’image de Dieu. La création est rarement désignée par ce mot. Nos religieux ne devraient-ils pas englober les animaux, les végétaux, l’univers entier dans cette messe sur le monde évoquée par Teilhard de Chardin ? On lit parfois que les animaux ne prient pas. Tout au mieux sont ils un reflet de la gloire de Dieu comme un reflet de lumière sur un fragment de Mika.
On nous explique que le terme de créature finalement renvoie à l’être humain et que pour lui seul est le salut. La Jérusalem céleste serait au mieux peuplée de quelques images génériques. Idéales d’animaux pour tenir compagnie à l’Homme. Oublié Saint François prêchant aux oiseaux, les saints orthodoxes, nos ermites vivant en cohabitation auprès d’animaux sauvages.
Si l’homme est crée à l’image de Dieu, c’est sûrement qu’il partage avec lui le pouvoir d’aimer infiniment. S’adresser à un animal ne demande pas la même démarche d’abaissement et d’humilité que devant toute créature ? Il s’agit d’ouvrir son cœur.
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L’année dernière en période de chasse, le prêtre de mon village s’excusait dans ses sermons que la "battue" avait été fatigante, et que lors du rassemblement des chasseurs il joue du cor de chasse…
Tout cela l’avais mis en retard pour la messe !!!
A la fin de la messe je lui demandai « s’il trouvait normal de tuer des animaux par plaisir ? »
Il me répondit avec un grand sourire : « Vaste débat que celui-ci ma chère dame … »
Je ne suis plus jamais retournée dans cette église…
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Dieu a confié la Terre à l’homme comme un propriétaire a confié son jardin à un jardinier. Au lieu de ça, les ecclésiastiques, du cardinal au diacre, ne se préoccupent que d’une chose : l’humain et son bien être. C’est le péché de l’anthropocentrisme, selon moi.
Dieu a parsemé ses Saintes-Écritures de messages pour que l’homme prenne soins des créatures. Il clame également son amour pour elles (notamment dans les Psaumes). L’Eglise préfère ignorer cela.
Le verset le plus important dans la Bible, à mon sens est dans Jean 3:16 : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Dans le texte grec original, le mot « monde » traduit « cosmos » qui signifie « toutes choses créées ». Le message est puissant ! Dieu a envoyé le Christ sur Terre parce qu’Il aime tout ce que contient l’Univers. C’est TOUT qu’Il vient sauver et pas seulement l’Humain, contrairement à ce que martèle sans cesse le clergé.
J’ai tenté d’ouvrir le dialogue avec le curé de mon ancienne paroisse. Il n’a jamais daigné me répondre.
J’avais également envoyé un courrier au pape pour lui faire part de ma déception quant à la position de l’Église catholique vis-à-vis des animaux. J’ai eu la réponse d’un secrétaire qui m’a dit que le Saint-Père était touché par mon inquiétude pour les animaux et qu’il ne fallait pas que j’oublie de me préoccuper des humains aussi…. Je suis certain, bien entendu, que le pape n’a jamais lu ma lettre.
Pour ma part, je ne comprends pas pourquoi le pape a choisi le nom de François, si c’est pour dédaigner totalement les animaux.
D’un point de vue personnel, la Messe me rebute depuis plusieurs années. La seule chose qui m’émeut et me fait ressentir de la foi, c’est le moment de la célébration du Mystère eucharistique. Le reste m’est insupportable, notamment la prière universelle qui n’est bien souvent qu’une lamentation sur la condition humaine. Selon moi, simple fidèle, la Messe devrait être moins anthropocentrique. C’est toute la Création qui devrait être portée dans nos prières ainsi que le genre humain. Je ne sais plus quel auteur a écrit qu’à travers la Messe, tout le Cosmos devait être présenté devant Dieu et vibrer de Sa Présence (Maurice ZUNDEL ?).
Corine Pelluchon, la philosophe. Elle était Chrétienne également, mais elle « confessait » la dernière fois en radio qu’elle n’arrivait plus à se rendre à la Messe à cause de l’exclusion totale de la Création dans la Liturgie.
L’Église ne peut pas se prétendre SAINTE tant qu’elle ne se sera pas réconciliée avec la Création.
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Je suis catholique pratiquant depuis ma naissance. J’ai eu assez tôt la conviction que l’Église ne se préoccupe pas assez de la situation souvent dramatique des animaux dans notre société. Autant l’Église et les chrétiens sont à la pointe sur certaines causes sociales (aide matérielle et spirituelle des pauvres et des malades en particulier), autant ils sont généralement complètement absents de la cause animale. Le Magistère est trop peu développé et trop vague sur ce sujet même si l’encyclique Laudato Si publiée en 2015 par le pape François aborde certains aspects de cette question. Or comment peut-on à la fois proclamer que Dieu est amour et qu’Il nous demande de l’être également tout en montrant une indifférence totale, ou même en participant, aux terribles souffrances infligées aux animaux dans les élevages intensifs, dans les abattoirs, sur les bateaux de pêche ou sous tant d’autres formes ?
Benoît Calmels, 54 ans, marié et père de deux enfants,
Ma démarche de « respect émerveillé et miséricordieux envers tout ce qui vit », pour reprendre les mots de la prière « ô dieu de vérité » de Lanza del Vasto, trouve sa racine dans mon enfance et mon éducation. J’ai grandi à la campagne, avec des animaux familiers, et mes parents, par leur vision personnelle de la vie et leur cheminement spirituel, m’ont éduqué à l’amour de mon prochain, et du plus faible, y compris l’animal. Pour eux, cet éveil à accueillir en soi ce Dieu d’amour, ce Dieu des plus petits, s’accompagne nécessairement à ouvrir à un regard d’amour envers les plus petits d’entre nous, les animaux. On a évolué très tôt vers le végétarisme à la maison.
Mes parents ont choisi l’enracinement dans la foi de Jésus-Christ, dans une culture catholique intériorisée. Mon père, auteur-compositeur-interprètre, sans en avoir fait sa profession, pour favoriser la stabilité de notre vie familiale, a animé dès 16 ans des célébrations à l’église. Il a poursuivi et poursuit toujours cette démarche, en chantant avec sa musique pour des paroisses et pour de nombreux mouvements catholiques.
Et nous, sa femme et ses enfants, l’avons toujours accompagné par le chant et la musique.
Aujourd’hui, j’ai fondé ma famille, et par manque de temps, j’ai marqué une pause dans cet engagement dans l’animation.
Je partage la foi en Dieu avec ma femme et nous avons à cœur de la transmettre à nos quatre enfants, avec cet aspect de la non violence envers les animaux.
J’essaie de montrer à mes enfants qu’il existe et a toujours existé d’autres personnes ayant la même foi que nous et faisant le même choix vis-à-vis des animaux. Ce n’est pas facile car ce sont des oiseaux rares dans nos paroisses ou mouvements chrétiens. Et pourtant il y a eu Saint-François, Sainte-Rose de Lima, et d’autres saintes voix isolées qui avaient saisi l’importance évangélique de la non violence envers les animaux. Mais l’Église, comme d’autres religions, a malheureusement considéré que c’était un sujet mineur voire inconvenant si l’on en faisait un principe de vie.
C’est cherchant sur internet que j’ai fini par trouver l’association chrétienne FRA (fraternité pour le respect de l’animal), fondée en 2004 par l’abbé Olivier Jelen et parrainée entre autre par l’évêque de Troyes, Marc Stenger, qui fut président de Pax Christi pour la France. C’est dans la FRA, présidée aujourd’hui par Estela Torres, que je vois un élan évangélique pour faire bouger les mentalités dans les Églises à l’égard des animaux, en collaboration avec d’autres associations chrétiennes dans le monde.
C’est en parcourant ce site et en lisant d’autres spécialistes du sujet que j’ai fini par rencontrer les écrits des fervents disciples de Jésus que sont Lev Tolstoï, Albert Schweitzer et Joseph Lanza del Vasto, disciple catholique de Gandhi. Et j’ai découvert avec joie qu’ils appellent tous l’homme à ce regard d’amour envers les animaux et au végétarisme.
Je cite ici le vœu de Lanza del Vasto : « « Ah, si l’homme se comportait avec plus d’humanité envers les animaux ! S’il les regardait comme des personnes en puissance comme on regarde les enfants. S’il les traitait avec bienveillance et pitié, s’il leur épargnait les horreurs de la boucherie et de la vivisection ! » Ce n’est pas la porte-parole de l’association de protection animale L214 qui fait ici ce vœu, c’est bien Joseph Lanza del Vasto en 1968 [1] ! Et s’adressant aux membres des « communautés de l’Arche » qu’il a fondées : « Et vous, Compagnons, si vous repoussez la chair animale, ce n’est point par goût et non plus par souci de votre santé, mais c’est comme le signe de votre consécration à la paix, de votre attente du retour au Principe et du Royaume à venir [2]. »
Que j’aimerais entendre ce discours dans les milieux chrétiens, combien cela ferait sens ! Combien cela serait en cohérence avec la Parole de Vie de Jésus ! Nous prions pour que le courant écologiste chrétien porté par Laudato Si rejoigne courageusement celui de la protection animale.
Emmanuel