Jean Gaillard, Les animaux, nos humbles frères
Librairie Arthème Fayard, paris, 1986, p.13
« Il est indéniable que la tradition chrétienne dans son ensemble – car il y a des exceptions – n’a pas assez accordé d’attention aux animaux, ni dans sa réflexion, ni dans son enseignement. En pratique non plus, les Eglises chrétiennes ne se sont pas assez souciées de leur sort et du comportement de leurs fidèles envers eux. Il y a une grave lacune qu’il faut combler. Elle provoque une réelle incompréhension chez ceux qui aiment les animaux et les éloignent souvent du christianisme… »
Les chrétiens, et les prêtres surtout, qui refusent de reconnaître le caractère cosmique de la révélation divine, qui refusent d’étudier et d’enseigner les effets cosmiques du mystère de la Rédemption, qui au-delà de l’humanité rayonne sur tout l’univers, comprendront-ils enfin qu’ils amputent le christianisme d’une dimension essentielle, obligeant des âmes éprises d’absolu à chercher ailleurs ce que, par leur faute, elles n’ont pas su y découvrir ? Comprendront-ils enfin le tort qu’ils font à l’Eglise ? »
Marguerite Yourcenar
L’exemple de Marguerite Yourcenar – un parmi beaucoup d’autres – devrait faire réfléchir. Tout le monde connaît cet écrivain, surtout depuis qu’elle a mérité d’être la première femme admise à l’Académie Française. Mais combien savent qu’elle est remplie d’un profond amour de la nature et des animaux ? Les entretiens qu’elle a eu avec le journaliste Matthieu Galey sur sa vie , son œuvre, ses idées, ont été publiés sous le titre Les Yeux ouverts (Editions du Centurion, Paris, 1980).
Elevée dans la religion catholique, Marguerite Yourcenar s’est écartée de l’Eglise, tout en restant profondément religieuse. Faute d’en avoir compris le sens, elle a abandonné les dogmes catholiques qui expriment le mystère chrétien et éclairent la Révélation divine. Elle s’est laissée imprégner par d’autres religions, surtout orientales : « J’ai plusieurs religions, dit-elle, comme j’ai plusieurs patries, si bien qu’en un sens, je n’appartiens peut-être à aucune » (p. 333). Ce syncrétisme religieux ne l’empêche pas de conserver des liens avec le christianisme.
Je n’ai pas l’intention de retracer le cheminement spirituel de Marguerite Yourcenar, et encore moins de le juger. Mais voici la raison qui l’a écartée de l’Eglise : « Très petite, j’ai eu – et peut-être ai-je eu tort parce qu’il y a certainement des moyens de jointurer les deux, mais personne ne me les avait indiqués – le sentiment qu’il fallait choisir entre la religion, telle que je la voyais autour de moi, donc la religion catholique, et l’univers ; j’aimais mieux l’univers. je sentais déjà cela enfant, quand je sortais de l’église et marchais dans les bois. A ce moment-là, ces deux aspects du sacré me semblaient incompatibles. L’un me semblait beaucoup plus vaste que l’autre : l’église me cachait la forêt » (p. 41). Marguerite Yourcenar admet très bien qu’un catholique puisse concilier ces deux aspects du sacré ; elle cite en exemple les antiques saints d’Irlande qui « ont eu en même temps ce sentiment de la nature et ce sentiment de la transcendance ». Mais, ajoute-t-elle, ce n’était pas possible étant donné la manière dont on lui avait enseigné la religion.
Témoignages
Quelques exemples de réactions envers l’Eglise catholique à propos des animaux...
(Nous remercions le site "Protection animale Catholique" pour nous avoir transmis ces quelques exemples significatifs)
Nicole
Protection animale catholique
Des catholiques pour la protection de la création animale au sein de leur église
Ecrit par des croyants catholiques végétariens, décidés à demeurer au sein de leur Eglise, ce site http://www.protection-animale-catho... est un appel à considérer sérieusement l’amour de Dieu envers toute sa création. Vous y trouverez dressé un inventaire des interactions néfastes dues au non-respect du vivant, ainsi que des erreurs de l’église envers les animaux et les chrétiens. Un appel pour plus de tolérance et un cri contre toutes formes d’exploitation et de discrimination.
Depuis ma plus tendre enfance, la souffrance des autres m’atteint personnellement. D’autant plus, lorsqu’à cette souffrance s’ajoute un sentiment d’injustice, pire encore celui d’impuissance à la soulager.
Un voyage en voiture, sur une route départementale, était pour moi un calvaire, les cadavres d’animaux gisants sur les bas-côtés me poursuivaient jusque tard dans la nuit. Chaque mort de chien-compagnon de mon adolescence était un drame.
Plus tard, sur les aires d’autoroutes, je fus confrontée aux gémissements des animaux de boucherie, écrasés les uns contre les autres pour leur "dernier voyage". Mourants de soif, garés en pleine chaleur estivale par un transporteur qui, lui, se désaltérait sans pitié, inconscient du fait que ceux qu’il transportait n’étaient pas des objets mais des êtres sensibles à la douleur.
Un jour, la télévision me révéla l’horreur des abattoirs : les yeux affolés de ces boeufs entrant tout vivants dans la machinerie qui allait les dépecer sans anesthésie. Le travail étant fait à la chaîne, celui qui était chargé de les étourdir avait une fois de plus manqué son coup. Je compris que je ne pourrais plus me regarder dans un miroir, sans me reprocher ma lâcheté, si je n’essayais pas de "faire quelque chose". J’étais déjà adhérente d’une association de protection animale, je devins alors militante.
Après, tout s’enchaîna. Je découvris le sadisme humain : la zoophilie, les "jeux" de massacre des "fêtes" patronales et la résurgence de sacrifices d’une époque barbare, dont la corrida est le plus connu. Cette cruauté n’avait pas de limite dans l’aberration : un "pseudo-chercheur" inventa une expérimentation pour que lui et son équipe "vive" toute une année des subventions qu’elle occasionnerait : il fit crucifier des chiens jusqu’à ce que mort s’ensuive afin d’estimer le temps mis par Le Christ pour mourir sur Sa croix.
Mon DIEU, mais où ES-TU ? suppliais-je au cours de mes nuits blanches. Beaucoup de mes co-militants s’étaient depuis longtemps détournés de LUI : "tu penses bien que s’il existait, il ne permettrait pas toutes ces monstruosités !" Une petite voix intérieure me disait pourtant qu’ils étaient dans l’erreur, mais j’étais incapable de leur en donner les raisons.
Les chemins de DIEU sont impénétrables. Un jour de 1997, à la suite d’un accident, je me retrouvais dans un lieu où, m’avait-on dit, la VIERGE MARIE apparaît depuis 1981 à six "voyants" : MEDJUGORJE en Bosnie Herzégovine. J’y étais arrivée après 25 heures de bus de pèlerinage, comprimée dans mon corset, en pleine chaleur de juin. Je voulais éviter l’opération de la colonne vertébrale qui m’avait été "ordonnée" par deux spécialistes chirurgiens.
Après avoir participé à toutes les visites, rencontres et messes organisées pour les pèlerins, nous nous rendîmes à l’Eglise d’une ville voisine où se trouve la statue de cette très belle Vierge, au regard si doux , devenue le symbole des apparitions de Medjugorje.
Là, je me retrouvais agenouillée devant la statue de Saint François d’Assise, que je ne m’attendais pas du tout à rencontrer à cet endroit. En quelques minutes, l’AMOUR de DIEU pour SA CREATION ANIMALE me fut révélé. Tandis que des larmes silencieuses inondaient mon visage, je sus immédiatement que je devais le démontrer, mais je ne savais pas encore par où commencer.
Seuls les croyants, qui ont expérimenté le contact avec DIEU, me croiront et me comprendront : Quelques mois plus tard, lors d’une conférence du Père Emilien TARDIF, à Marseille, le message inattendu d’un inconnu déclencha en moi le courage de "me mettre enfin au travail". A partir de ce jour, les recherches nécessaires me furent facilitées : Articles et livres "tombaient du Ciel" juste au bon moment. Les explications qui me venaient "à l’esprit" étaient aussitôt confirmées par des versets sur lesquels mes yeux se posaient dès que j’ouvrais la Bible. La PROVIDENCE m’accompagna tout au long de ce chemin.
La rencontre la plus importante fut Hans FISCHINGER. Le Dr. Werner HARTINGER qui m’avait autorisée à traduire en français son essai "Tierschutz und Christentum" me donna ses coordonnées. Nous étions presque voisins. Hans avait lutté contre la souffrance animale dans presque tous les pays où sa carrière l’avait menés avant de prendre une retraite bien méritée. Il était aussi connu en Australie, Nouvelle Zélande qu’en Europe.
Comme moi, il "souffrait de voir souffrir", mais comme moi, il était aussi persuadé que NOTRE Dieu était étranger à tout cela. Nos longues discussions me permirent d’avancer sur ce chemin délicat, et me donna le courage de m’atteler à ce travail "épineux", tout en restant consciente du fait que c’est au sein de l’Eglise et non contre l’Eglise que nous, protecteurs chrétiens des animaux, devons agir.
Hans est "né au Ciel" dans la nuit de Noël 2001. Ce fut le signe, qu’il avait demandé à la Vierge MARIE. Il me confirmait ainsi que nous étions sur le chemin de la Vérité . Je suis persuadée qu’il continue à "travailler de là-haut" comme il m’avait dit vouloir le faire si NOTRE Dieu l’y autorisait.
A propos, je n’ai pas eu besoin d’opération...
Irène :
Je suis membre actif du CRAC (comité radicalement anti-corrida) et serai à Bruxelles le 24 novembre afin d’y dénoncer, avec Franz Weber, la pire des barbaries qui subsiste en France, en Espagne et au Portugal : la corrida ! La corrida... la torture et la mort érigées en spectacle payant ! C’est sordide ! Un spectacle légalisé sans pour autant être légitime sur le plan éthique... C’est ignoble ! Les gouvernants français (ainsi que ceux des autres pays cités) font la sourde oreille, l’enjeu politique et économique est énorme ! La "tradition" prime... et au nom de cette tradition, toutes les bassesses sont permises ! L’Eglise n’a pas le courage de prendre position. Mes courriers adressés à Monseigneur Wattebled, évêque de Nîmes, ainsi qu’à l’aumônier des arènes de la même ville (le Père Teissier) sont restés sans réponse : lâcheté, complicité, indifférence, attitude de pleutres. Je vous envoie ces courriers.
....Il faudrait que ces "saints individus" reçoivent des milliers de messages...
Gérard :
Je n’ai jamais compris pourquoi l’église refusait le respect des animaux et ne leur portait aucun intérêt alors que l’on sait forcement qu’un animal souffre dans sa chair et dans sa tête. Peut être qu’un peu plus de sentiments envers eux rehausserait l’image de l’Eglise.
Jacques :
A la grand Messe de ce dimanche 23 juin 2002, on nous a dit de marquer notre approbation à la journée nationale de soutien contre les victimes de la torture qui aura lieu le 26 juin.
Comment l’Eglise peut-elle d’un côté être contre la torture des êtres humains et pour celles des taureaux de corrida ? N’est-ce pas un discours hypocrite ? N’a-t-elle pas encore compris qu’il y a un lien entre les deux et que c’est en donnant l’exemple qu’elle changera les mentalités ?
Ou bien ses prêtres sont-ils aussi pervers qu’on l’entend actuellement partout et surtout aux USA ? Quand notre Pape va-t-il enfin mettre de l’ordre dans cela aussi ? Pourvu que Dieu lui prête encore le temps de supprimer les aumôniers des arènes, dont la fonction n’existe parait-il pas officiellement... une hypocrisie de plus !
D’un comité de défense des animaux :
...le bilan des vingt siècles de christianisation forcée à travers le monde est des plus sinistre, surtout pour le règne animal. La complicité de l’église catholique romaine concernant toutes les cruautés envers les animaux est évidente : carnivorisme, tauromachie, vivisection, port de la fourrure, cirque, pêche, chasse, élevage et abattage industriel et toutes les sortes d’exploitation possible et inimaginable des bêtes et de la nature. L’église catholique a toujours approuvé et encouragé ces divers barbarismes. Si elle n’a pas eu de pitié pour les hommes comment pourrait-elle en avoir pour les animaux...? Pas un seul pape n’a réagit contre une seule des ces pratiques énumérées. Pas un seul pape n’a été végétarien pour montrer l’exemple. Elle a pris comme exemple pour alimenter le peuple "les chiens et les loups" mais pas les sages de l’antiquité (Pythagore, Bouddha, Zoroastre, Socrate, Platon, Sénèque, etc.) qui étaient végétariens et qui recommandaient le respect de toutes vies. Le grand soucis des chrétiens a été de faire brûler tous les écrits des sages et de s’accaparer de ce qui "arrangeait" le clergé...