Mourir pour le dîner : Des millions d’agneaux abattus pour l’Agneau de Pâques
Agnus Dei,
qui tollis peccata mundi,
miserere nobis.
Agnus Dei
Dona nobis pacem.
Ceux d’entre nous qui ont étudié le latin connaissaient la traduction.
Agneau de Dieu,
Qui enlève les péchés du monde,
aie pitié de nous.
Agneau de Dieu.
Accorde-nous la paix.
Mais il y avait une rupture totale entre la métaphore du Christ comme l’Agneau de Dieu dont la mort a racheté le monde et le sort de milliards de vrais agneaux qui n’avaient aucune part au péché de l’humanité, qui n’avaient pas le choix dans leur propre massacre, et dont la souffrance et le sacrifice non désirés n’étaient que le dîner des hommes avides de viande le jour de Pâques.
Comme vous, j’ai aussi cherché dans La Bible des passages qui condamneraient les abus envers les animaux. Il y avait peu de références que la plupart des églises ignoraient.
La Bible a été écrite à une époque différente, plus dure. Il y avait peu de pitié pour les gens ou les animaux et aucune compréhension de la médecine moderne ou de la science. Le langage était celui du mythe et non du fait historique. Les auteurs de La Bible ont cherché à expliquer le monde et comment il en est venu à exister, pourquoi il y avait de la souffrance et de l’injustice, pourquoi les gens accomplissaient les rituels et avaient les croyances qui guidaient leur vie, et comment apaiser une divinité en colère par les sacrifices.
Et bien que La Bible ne se soucie pas beaucoup des animaux et ne soit pas très gentille avec eux, la plupart des plus grands maux ne se sont jamais produits lorsque La Bible a été écrite : Il n’y avait ni fermes industrielles, ni camions de transport, ni abattoirs massifs. Pas de laboratoires de recherche ou de fermes d’élevage de fourrures. Pas de broyeurs pour se débarrasser des poussins mâles inutiles. Pas de rodéos. Pas de crush vidéos .
Il n’y a aucune excuse pour ignorer ou justifier ces maux maintenant. Le savoir a proliféré dans tous les domaines, en particulier dans les sciences. Nous savons maintenant que les animaux sont des êtres sensibles, intelligents et capables de la plupart des émotions que les gens ressentent eux-mêmes. Nous savons aussi qu’ils sont innocents et impuissants à lutter contre les abus dont ils sont victimes. Pourtant, beaucoup de gens excusent encore la pire cruauté envers les animaux et l’exploitation sous domination biblique au XXIe siècle !
J’en suis venu à croire que le principal problème réside à la fois dans la nature humaine et dans les églises qui ne comprennent que trop bien cette nature, au point qu’elles ont abandonné la morale pour s’y adonner.
Tout se résume à ceci : Les dirigeants des Églises savent qu’ils seront perdants s’ils dénoncent la cruauté envers les animaux. S’ils condamnent la consommation de viande, la chasse, la pêche, les divertissements axés sur les animaux, alors toute industrie et institution qui a quelque chose à perdre, qui exploite et abuse, s’engagerait dans une bataille. Et tous ces groupes, qui répondent aux exigences de plaisir humain et de profit tiré de la souffrance animale, sortiraient vainqueurs.
Les congrégations abandonneraient leurs églises et les paniers de collecte resteraient vides.
Les dirigeants de l’Eglise assez pragmatiques adhérerent au spécisme, pour en faire la ligne de séparation. Après tout, pendant des siècles, les Eglises se sont prononcées haut et fort contre les péchés et les crimes contre les êtres humains : Ils condamnèrent le meurtre, la violence, le vol, le viol, le mensonge et l’adultère interdits par les Dix Commandements. Et le résultat ? De longues files d’attente dans les confessionnelles et des prisons surpeuplés ?
Je ne peux donc pas imaginer le moment où la religion aidera vraiment les animaux non-humains. Un petit pas par-ci par-là est toujours suivi d’une rétractation par-là lorsqu’il s’agit d’un changement réel et d’une demande de sacrifices de la part des gens. Même dans les pays dont les religions revendiquent une croyance en l’ahimsa, la souffrance animale ne manque pas.
Comme nous le rappelle la sagesse simple de Pogo, nous sommes l’ennemi. Le potentiel du mal réside dans la nature humaine elle-même, dans ses tendances à la violence, à la cupidité, à l’égoïsme. Les Eglises le savent et ont sacrifié des animaux non-humains, les éliminant du cercle des préoccupations morales, plutôt que de livrer une bataille perdue d’avance contre leurs abus.
Alors Pâques approche, et dans sa saison de renaissance et d’espoir, les camions transporteront des millions d’agneaux innocents, nouvellement arrivés sur cette terre, jusqu’à leur mort.