Nouveau film : Cow

, par Pierre

Un documentaire d’Andrea Arnold - Royaume-Uni

©Andrea Arnold

Un temps, Andréa Arnold suit le sort des deux bêtes séparées et sa narration transforme ses protagonistes bovins en tragiques figures de cinéma. Cow créé inévitablement l’empathie, sans voix-off, et, en cantonnant les fermiers à de simples présences manuelles et verbales (ils nourrissent, ils séparent, ils donnent des ordres), immerge le spectateur dans l’existence peu enviable de Luma et ses congénères. Les quelques moments de tendresse entre un veau et sa mère, un moment de séduction entre le taureau et sa conquête qu’il ne tardera pas de saillir, ainsi que les rares excursions dans le pré deviennent des bouffées de respiration tant pour ces belles bêtes que pour le spectateur qui sort enfin de l’enfer de cet hangar inhumain.
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Un nouveau documentaire « Cow » (Vache) fait pleurer les spectateurs du Festival de Cannes

https://chooseveg.com/blog/documentary-cow/?fbclid=IwAR2sl-Jq-g9OJboZL2xfNuFs6XtaD_2R3PnIdgASEbCL7tUPO1_qsDCVhX8
par Hannah Bugga
janvier 2022

Cow est un documentaire déchirant qui raconte l’histoire de Luma, une vache utilisée pour le lait. Les images ont été tournées pendant quatre ans dans une ferme rurale en Angleterre et montrent le cycle incessant de souffrance mentale et physique que les vaches endurent dans les fermes laitières.

Cow est le premier long métrage documentaire de la cinéaste Andrea Arnold, lauréate d’un Oscar. Avec la directrice de la photographie polonaise Magda Kowalczyk, elle a utilisé des caméras portatives pour mieux comprendre le point de vue de ses sujets. Les spectateurs vivent l’intégralité du film du point de vue de la vache mère, dont le corps se détériore après des années d’exploitation.

Le film commence avec Luma donnant naissance à sa fille, qui est rapidement emmenée par des ouvriers agricoles alors que sa mère crie son désespoir. Les spectateurs rencontrent deux des filles de Luma, toutes deux froidement arrachées du côté de leur mère. Ces moments forts révèlent l’agonie que les vaches mères du monde entier endurent au nom de la production laitière. Dans une interview, Arnold a déclaré :

Beaucoup de gens m’ont dit après coup qu’ils ne savaient pas que c’était comme ça que le lait était né. Ils savaient évidemment que le lait provenait des vaches, mais ils ne réalisaient pas qu’on prenait des veaux pour produire du lait.

Le documentaire de 94 minutes ne se contente pas de capturer la dévastation écrasante de la perte de ses bébés, il suit également Luma dans sa routine monotone. On la trait dans des étables sombres, et elle est fécondée de force. Elle donne naissance et le cycle recommence. Le film offre un bref moment de bonheur lorsque les vaches sont temporairement relâchées dans de verts pâturages. Ce moment ne fait que souligner leur existence sans joie. Arnold a partagé :

Beaucoup de mes amis pleuraient lors de cette projection. Le soir suivant, nous avons fait une autre projection, et c’était pareil. Je pense que beaucoup de gens ne savent pas toujours pourquoi cela les a touchés de cette manière.

Les films Cow et Gunda font un excellent travail en montrant aux spectateurs le monde du point de vue des animaux. Aucun des deux films n’est narré ou ne met en avant un programme, ils présentent simplement la réalité. Et cette réalité, c’est que les animaux souffrent terriblement pour que les gens puissent consommer de la viande, du lait et des œufs.

La première du film a eu lieu à Cannes, mais il est sorti dans les cinémas britanniques le 14 janvier et sera disponible en streaming sur MUBI à la mi-février.