Un groupe polonais vient de publier un rapport sur l’écologie intégrale en incluant les animaux. C’est un premier pas majeur vers l’éveil de la communauté catholique concernant le traitement des animaux sensibles et le lien entre cette question et la foi.
Le 22 janvier 2022, un groupe de catholiques polonais travaillant sous l’égide du mouvement catholique réformateur en Pologne a publié un rapport sur l’état de la mise en œuvre dans leur pays des principes de l’écologie intégrale. Les auteurs du rapport ont, pour la première fois en Pologne, ouvertement inclus la question du traitement subjectif et cruel des animaux dans le domaine de l’écologie chrétienne. C’est le premier pas vers l’éveil de la communauté catholique concernant le traitement des animaux sensibles et le lien entre cette question et la foi.
Deux chapitres de ce rapport : 2.3 et 5.6 sont consacrés aux animaux. Les effets de l’agriculture intensive sur le climat, l’environnement et la biodiversité sont abordés dans des chapitres également inappropriés, parmi d’autres facteurs polluants. La question de l’attitude des catholiques à l’égard des animaux et de l’évolution nécessaire dans ce domaine de la morale catholique fera l’objet d’un rapport séparé intitulé "Le souci des catholiques pour les animaux sensibles" (à paraître).
Vous trouverez ci-dessous le résumé du rapport, ainsi que les parties du texte qui sont consacrées aux animaux.
Barbara Niedźwiedzka
Coordinatrice de l’équipe Creation Care ("Prendre soin de la création").
Et l’animatrice du mouvement Laudato si’.
Prendre soin de la Création : un test de notre foi
Rapport préparé par l’équipe "Prendre soin de la création". Dans le cadre des travaux du Congrès des femmes et des hommes catholiques de Pologne
RÉSUMÉ
Les connaissances et les observations scientifiques parlent d’une destruction progressive dramatique et menaçante pour la vie du monde créé par Dieu. Ce processus se manifeste par l’exploitation expansive des ressources de la Terre, par le changement climatique, par la nature non éthique de la gouvernance mondiale qui entraîne l’injustice sociale, par la pollution de l’environnement et la perte de la biodiversité, par le traitement cruel des animaux, etc. Les scientifiques affirment que la Terre - telle que nous la connaissons - est en train de mourir. En 2015, le pape François, dans son encyclique Laudato si’, s’appuyant sur les connaissances des experts, a présenté cette situation de manière exhaustive et a appelé tous les hommes à une conversion écologique. Nous, catholiques, concilions-nous notre foi avec le souci de la création ? Réparons-nous quotidiennement ce qui est cassé, modifions-nous notre style de vie de manière à ne nuire à personne sur Terre, en pensant aussi aux générations futures ? Sinon, pourquoi ? Le rapport a pour but de discuter de l’attitude du clergé et des laïcs face aux problèmes écologiques contemporains, sur la base de faits choisis concernant la dévastation de l’environnement et dans le contexte de l’enseignement de l’Église universelle dans le domaine de l’écologie intégrale. Le document comprend également des postulats et des propositions d’actions menant à la conversion écologique des catholiques polonais.
Le rapport se compose de plusieurs parties. Tout d’abord, nous essayons de justifier pourquoi le souci de l’environnement découle de notre foi et est inextricablement lié à l’amour de Dieu et du prochain. Ensuite, pour justifier la gravité des menaces qui pèsent sur la vie sur Terre, nous présentons brièvement, mais sur la base des données scientifiques les plus récentes, les données les plus importantes, notamment celles concernant : le changement climatique, la dévastation de la nature, la pollution de l’air, du sol et de l’eau, l’extinction des espèces, le traitement subjectif des animaux. Tous ces phénomènes ont une dimension éthique. Leurs causes sont l’avidité, l’orgueil, l’injustice, l’ignorance coupable, et leurs conséquences : la maladie, la mort, la pauvreté, l’exclusion et la souffrance. Le tableau triste et menaçant qui se dégage de l’examen des problèmes environnementaux nous amène à définir le "péché écologique" comme un péché contre la vie et les générations futures. Nous croyons que ce péché est un péché contre le Seigneur de la Création et qu’il entraîne des souffrances humaines et animales.
À notre avis, il est grand temps que l’Église catholique polonaise commence à parler ouvertement des péchés écologiques et de la nécessité d’une conversion écologique. Cette conversion n’est pas possible sans l’approfondissement d’une spiritualité qui voit Dieu se manifester dans la Création et qui est consciente des responsabilités que nous, les humains, avons envers les faibles et envers l’environnement vivant que nous partageons. Dans ce rapport, nous présentons l’enseignement de l’Église universelle concernant l’écologie, pleinement exprimé dans l’encyclique Laudato si’ du Pape François, ainsi que les déclarations des autorités ecclésiastiques locales en Pologne. Nous soulignons les quelques actions qui mettent en œuvre les hypothèses de l’écologie intégrale dans notre Église, en reconnaissant qu’elles sont trop peu nombreuses et trop faibles face à des menaces aussi graves.
Dans la partie suivante du rapport, nous identifions les obstacles qui s’opposent à la conversion écologique des catholiques et réfléchissons à leurs causes. Cela nous amène à formuler des postulats, dont la mise en œuvre pourrait - selon nous - stimuler l’engagement des catholiques à protéger le monde, pour le bien de tous les hommes et de toute la vie sur Terre. Nous formulons, entre autres, les postulats suivants Le respect de la vérité scientifique et l’éveil d’une conscience environnementale parmi les membres de l’Église ; La diffusion de la connaissance que tout sur Terre est interconnecté, d’où la nécessité de prendre soin de l’ensemble de la Création ; La participation des catholiques aux activités écologiques et la coopération pour la protection de la maison commune avec des personnes extérieures à l’Église ; prendre des mesures pour arrêter le changement climatique, la qualité de l’air, la qualité de l’eau, la qualité du sol ; le changement des attitudes envers les animaux dans un esprit de solidarité avec les êtres sensibles ; promouvoir des modes de vie modestes ; approfondir la spiritualité écologique chrétienne. Enfin, nous proposons des actions concrètes pour accroître la conscience écologique des catholiques fondée sur la foi et leur plus grande implication dans la protection de la Création.
Chapitre 2.3 La situation des animaux sensibles
À l’ère de la production alimentaire industrielle, la vie des animaux d’élevage s’est dégradée. Les animaux d’élevage, qui représentent environ 60 % de la biomasse des mammifères et 70 % des oiseaux sur Terre, sont devenus des objets, des machines pour la production de viande, de produits laitiers, de cuir et d’autres produits. L’interdépendance et la proximité naturelles entre l’homme et ses animaux domestiques, qui faisaient que l’homme les respectait, en prenait soin et comprenait leurs besoins, ont disparu. L’élevage est devenu une branche de l’économie qui est régie, comme les autres, par l’optimisation de la production et du profit. Les animaux d’élevage, de compagnie et d’agrément ne sont pas des objets mais des êtres sensibles, et des règles de comportement et d’éthique particulières doivent donc leur être appliquées.
Nous en savons beaucoup sur les animaux aujourd’hui, beaucoup plus qu’à l’époque où l’attitude subjective actuelle de l’être humain envers les animaux a pris forme. Nous savons avec certitude scientifique que les animaux (tous les vertébrés, y compris les poissons, mais aussi, par exemple, les céphalopodes) ressentent la douleur, éprouvent des émotions, forment des liens familiaux et sociaux, sont conscients des événements qui se produisent dans le monde environnant ; ils sont conscients de l’état de leur corps. Les sensations de base des oiseaux et des mammifères : l’expérience de la douleur, de la peur, de la faim, de la soif, de la contrainte corporelle ou de la solitude sont les mêmes que chez les humains et leur causent des souffrances similaires. Les biologistes et les éthologues savent également quelles sont les conditions dont les animaux ont besoin pour accomplir leur essence naturelle.
Malgré cela, les éleveurs, dont la plupart en Pologne sont probablement des chrétiens, privent les animaux de la possibilité de satisfaire leurs besoins naturels les plus fondamentaux. Ils ne créent pas les conditions dans lesquelles ils pourraient vivre et se comporter conformément à la nature voulue par Dieu. Entassés dans des cages et des enclos, attachés, transportés sur de longues distances, exploités jusqu’à la limite de leurs capacités, privés de la possibilité de passer du temps en plein air, injectés d’antibiotiques - des millions d’animaux souffrent. Ce n’est pas sans raison que l’on dit que si les fermes et les abattoirs avaient des murs en verre, personne ne mangerait de viande ni ne porterait de cuir ou de fourrure. Mais garder les renards et les visons dans des cages, les poules dans des pièces sombres et bondées, les truies dans des enclos en béton exigus, les veaux séparés de leur mère à la naissance dans des boîtes en plastique, les chiens affamés sur de courtes chaînes, torturer les animaux pour les divertir, organiser des chasses pour le plaisir, sont autant de pratiques courantes.
Afin de ne pas provoquer de malaise et de dilemme moral, les élevages industriels et les abattoirs sont soustraits à la vue du public.
Le contact humain avec les animaux se raréfie également, même dans les zones rurales. Par conséquent, la conscience de la relation entre les produits et les êtres vivants et sensibles disparaît progressivement de la société. Le respect, la gratitude, le sens de la valeur des animaux - et par conséquent aussi des produits animaux - sont inexistants dans les attitudes sociales. La conséquence est leur énorme gaspillage inconsidéré. On estime qu’en Pologne, près de 5 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année, dont 57 % de viande et de charcuterie. C’est aussi une contribution totalement inutile au réchauffement de la planète.
La façon dont les animaux sont élevés aujourd’hui est, avant tout, un problème moral. Mais pas seulement. La course constante à la consommation, la taille et l’intensité de l’élevage en font un émetteur majeur, responsable d’environ 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (plus que l’ensemble des transports), dont environ 44 % des émissions mondiales de méthane. Ils sont également à l’origine de la déforestation, de la dégradation des sols, des émissions d’aérosols et de poussières nocives pour la santé, de la pollution des nappes phréatiques et des grandes masses d’eau. Les exploitations agricoles sont également une source de maladies transmises des animaux aux humains et de nombreuses épidémies.
Le travail dans les abattoirs et les fermes d’élevage, et la façon dont les animaux y sont traités, ont un impact sur le moral et la santé mentale des personnes qui y travaillent. Ce sont souvent des personnes qui ne peuvent pas trouver d’autre travail, souvent des migrants.
Chapitre 5.6 Soyons solidaires des animaux sensibles
Nous pensons qu’il est grand temps, dans l’Église catholique polonaise, de mener une profonde réflexion morale sur le traitement des animaux par les humains, de modifier l’enseignement à cet égard, et donc de changer l’attitude des catholiques envers les animaux. "La maltraitance des animaux, les conditions d’élevage qui insultent leur dignité, les transports insensés, les approches irréfléchies de la consommation de viande.... Aucune de ces questions n’a encore été universellement reconnue comme un véritable défi pour l’Église. " - écrit le théologien catholique Anton Rotzetter. Les animaux sont spéciaux, car, comme les humains, ils sont une partie sensible de la Création. Nous sommes liés à eux par une éthique, un respect et une solidarité qui découlent directement du commandement d’aimer Dieu leur propriétaire. Dans son encyclique Laudato si’, le pape François souligne également le lien étroit entre la façon dont nous traitons les animaux et la moralité humaine : "en effet, l’indifférence ou la cruauté envers les autres créatures de ce monde se traduit toujours d’une certaine manière dans la façon dont nous traitons les autres êtres humains. Le cœur est un, et la même misère qui conduit à maltraiter les animaux se manifestera inévitablement dans la relation que l’on entretient avec les autres."
Il est donc particulièrement nécessaire de sensibiliser les catholiques à l’énormité de la souffrance animale moderne causée par l’égoïsme humain et le consumérisme. La stipulation du Catéchisme de l’Église catholique selon laquelle "il est contraire à la dignité humaine d’infliger des souffrances inutiles aux animaux ou de les tuer" doit être confrontée à la réalité de l’élevage industriel, des cirques, de la chasse pour le plaisir et des mauvais traitements infligés aux animaux de ferme. Cette question devrait constituer une partie importante de l’enseignement de l’Église, un sujet dans les manuels scolaires, et elle devrait également être soulevée dans les cours de religion et la confession. Surtout, elle devrait être enseignée aux adultes et prise en compte par eux dans leur examen de conscience.
Pour que cela soit possible, il est nécessaire de développer la pensée théologique morale dans ce domaine et d’inclure la question du traitement des animaux dans la formation des futurs pasteurs et catéchistes.
Ce que nous préconisons concernant les animaux :
- Eveiller les consciences sur la situation actuelle des animaux sensibles, transformés en objets et en machines de production. Prendre en compte les connaissances actuelles sur leur sensibilité et leurs besoins, dont la plupart des gens ne sont pas conscients.
- Changer le langage et la manière de parler dans l’Église des questions de la crise écologique et des problèmes sociaux qui en découlent, ainsi que de la situation et du statut des animaux. Cela exige que l’action en faveur de la Création soit libérée du poids de la guerre idéologique, qui se manifeste par des stigmatisations et des calomnies injustifiées.
- Encourager les fidèles à dire la vérité sur les activités nuisibles aux animaux sans autocensure due à la peur de violer des habitudes établies, de mauvaises traditions ou des intérêts de groupe.
- Donner l’exemple d’un comportement pro-environnemental par le clergé lui-même et par des mesures dans la paroisse qui attirent l’attention sur les mauvais traitements infligés aux animaux.
Nous demandons :
- Aux évêques de réveiller le souci des créatures sensibles non humaines parmi les fidèles.
- Au clergé d’influencer le changement de style de vie de ses paroissiens en popularisant le principe de modération et le souci de la santé des autres, le souci du bien-être des animaux et le respect de la nature.
- Chaque catholique à veiller au bien-être des animaux dont il a la charge, et à respecter leurs besoins naturels.
ENGLISH VERSION
On January 22, 2022, a report was released by a group of Polish Catholics working under the umbrella of the reformist Catholic movement in Poland on the state of implementation in their country of the principles of integral ecology. For the first time in Poland, the authors of the report openly included the matter of the subjective and cruel treatment of animals in the area of Christian ecology. This is the first step towards awakening the Catholic community regarding the treatment of sentient animals and linking this issue with faith. Two chapters of this Report : 2.3 and 5.6 are devoted to animals. The effects of intensive farming on the climate, environment, and biodiversity are talked about also inappropriate chapters, among other polluting factors. The issue of the attitude of Catholics towards animals and the necessary change in this area of Catholic morality will be the subject of a separate report entitled "Catholics’ Concern for Sentient Animals" (to be published).
Below you will find the summary of the Report and those parts of the text which are devoted to animals.
Barbara Niedźwiedzka
The Coordinator of the "Caring for Creation" Team
And the Laudato si’ Movement Animator
Care for Creation : a test of our faith
Report prepared by the "Caring for Creation" Team
as part of the work of the Congress of Catholic Women and Men in Poland
SUMMARY
Scientific knowledge and observations speak of a dramatic, life-threatening progressive destruction of the world created by God. This process manifests itself in the expansive exploitation of the Earth’s resources, in climate change, in the unethical nature of global governance resulting in social injustice, in the pollution of the environment and the loss of biodiversity, in the cruel treatment of animals, etc. Scientists say that the Earth - as we know it - is dying. In 2015, Pope Francis, in his Encyclical Laudato si’, based on expert knowledge, presented this situation comprehensively and called all people to an ecological conversion. Do we Catholics combine our faith with care for Creation ? Do we repair what is broken daily ? Do we change our lifestyle not to harm anyone on Earth, also thinking of future generations ? If not, why not ?
The report aims to discuss the attitude of clergy and laity to contemporary ecological problems, against the background of selected facts about the devastation of the environment and in the context of the teaching of the universal Church in the field of integral ecology. The document also includes postulates and proposals for actions leading to the ecological conversion of Polish Catholics.
The report consists of several parts. First, we try to justify why concern for the environment stems from our faith and is inextricably linked to love for God and the neighbour. Then, to justify how serious the threats to life on Earth are, we present briefly but based on the latest scientific data, the most important data, including those concerning : climate change, the devastation of nature, air, soil, and water pollution, extinction of species, subjective treatment of animals. All these phenomena have an ethical dimension. Their causes are greed, pride, injustice, culpable ignorance, and their consequences : disease, death, poverty, exclusion, and suffering. The sad and threatening picture that emerges from the review of environmental problems leads us to define "ecological sin" as a sin against life and future generations. We believe that this sin is a sin against the Lord of Creation and results in human and animal suffering. In our opinion, it is high time that the Polish Catholic Church began to speak openly about ecological sins and the need for ecological conversion. This conversion is impossible without deepening a spirituality that sees God manifesting Himself in Creation and is aware of the responsibilities we humans have towards the weak and the living environment we share.
In this report, we present the teaching of the universal Church concerning ecology, fully expressed in Pope Francis’ encyclical Laudato si’ and the statements of local church authorities in Poland. We point out the few actions that implement the assumptions of integral ecology in our Church, recognizing that they are too few and too weak in the face of such serious threats. In the next part of the report, we identify the obstacles standing in the way of the ecological conversion of Catholics and reflect on their causes. This leads us to formulate postulates, the implementation of which could - in our opinion - stimulate the commitment of Catholics to protect the world for the good of all people and all life on Earth.
We postulate, among other things :
- Respect for scientific truth and the awakening of environmental awareness among Church members ; spreading the knowledge that everything on Earth is interconnected, from which stems the need to care for the whole of Creation.
- Involvement of Catholics in ecological activities and cooperation for the protection of the common home with people outside the Church.
- Taking action to stop climate change, air quality, water quality, soil quality ;
- Changing attitudes towards animals in a spirit of solidarity with sentient beings.
- Promoting modest lifestyles ; deepening Christian ecological spirituality
Finally, we propose concrete actions to increase the faith-based ecological awareness of Catholics and their greater involvement in the protection of Creation.
Chapter 2.3 The Situation of Sentient Animals
The lives of farmed animals in the age of industrial food production have been degraded. About 60% of the biomass of mammals and 70% of birds on Earth, farm animals have become objects, machines for the production of meat, dairy products, leather, and other products. The natural interdependence and closeness between man and his domesticated animals, which made man respect and care for them and understand their needs, has disappeared. Animal husbandry has become a branch of the economy that is governed, like others, by optimizing production and profit. And in other areas of animal exploitation, too, unworthy human beings are being observed. Farm, companion, and companion animals are not objects but sentient beings. Special rules of behaviour and ethics must therefore apply to them.
We know a great deal about animals today, a great deal more than we did when the current subjective attitude of human beings to animals took shape. We know with scientific certainty that animals (all vertebrates, including fish, but also, e.g., cephalopods) feel pain, experience emotions, form family and social bonds, are aware of events in the surrounding world ; they are aware of the state of their bodies. The basic sensations of birds and mammals : the experience of pain, fear, hunger, thirst, bodily restraint, or loneliness are the same as in humans and cause them similar suffering. Biologists and ethologists also know what conditions animals need to fulfill their innate nature.
Despite this, breeders, most of whom in Poland are probably Christians, deprive animals of the opportunity to satisfy their most basic natural needs. They do not create conditions in which they could live and behave following God’s intended nature. Crammed into cages and pens, restrained, transported over long distances, exploited to the limit of their capacity, deprived of the chance to spend time outdoors, injected with antibiotics - millions of animals suffer. It is not without reason that it is said that if farms and slaughterhouses had glass walls, no one would eat meat or wear leather and fur. But keeping foxes and mink in cages, hens in dark, crowded rooms, sows in cramped concrete pens, calves separated from their mothers at birth in plastic boxes, hungry dogs on short chains, torturing animals for entertainment, arranging hunts for pleasure are all standard practices.
In order not to cause discomfort and moral dilemmas, industrial animal farms and slaughterhouses are removed from the public eye.
Human contact with animals is also becoming rarer, even in rural areas. As a result, the awareness of the relationship between products and living, sentient beings are gradually disappearing from society. Respect, gratitude, a sense of value for animals - and consequently also for animal products - are non-existent in social attitudes. The consequence is their enormous, thoughtless waste. It is estimated that in Poland almost 5 million tonnes of food are wasted every year, 57% of which is meat and cold cuts. It is also a completely unnecessary contribution to global warming.
The way animals are farmed today is, above all, a moral problem. But not only that. The constant drive for consumption, the size and intensity of livestock farming make them a major emitter, accounting for about 14.5% of global greenhouse gas emissions (more than all transport), including about 44% of global methane emissions. They are also the cause of deforestation, land degradation, emissions of aerosols and dust harmful to health, pollution of groundwater and large bodies of water. Farms are also a source of diseases transmitted from animals to humans and many epidemics.
Working in slaughterhouses and breeding farms and how animals are treated there impacts the moral and mental health of the people there. They are often people who are unable to find other work, often migrants.
Chapter 5.6 Let us be in solidarity with sentient animals.
We believe that it is high time in the Polish Catholic Church for a deep moral reflection on the treatment of animals by humans, a change in teaching in this regard, and thus a change in the attitude of Catholics towards animals. "Animal abuse, breeding conditions that insult their dignity, senseless transports, reckless approaches to meat consumption... None of these issues has yet been universally recognized as a real challenge to the Church." - writes Catholic theologian Anton Rotzetter. Animals are special because, like humans, they are a sentient part of Creation. We are bound to them by ethics, respect, and solidarity flowing directly from the commandment to love God their Owner. Pope Francis, in his encyclical Laudato si’ also points out the close connection between how we treat animals and human morality : "indeed, indifference or cruelty towards other creatures of this world always translates in some way into the way we treat other human beings. The heart is one, and the same misery that leads to the abuse of animals will inevitably manifest itself in one’s relationship with others."
It is, therefore, particularly necessary to sensitize Catholics to the enormity of modern animal suffering caused by human selfishness and consumerism. The stipulation in the Catechism of the Catholic Church that "it is contrary to human dignity to inflict unnecessary suffering on animals or to kill them" should be confronted with the reality of industrial animal husbandry, circuses, hunting for pleasure, and the mistreatment of farm animals. This issue should be an important part of teaching in the Church, a topic in textbooks. It should also be raised in religion classes and confession. Above all, it should be taught to adults and taken into account by them in their examination of conscience.
For this to be possible, it is necessary to develop moral theological thought in this area and to include the issue of the treatment of animals in the education of future pastors and catechists.
What we advocate regarding animals :
- To awaken awareness regarding the current situation of sentient animals turned into objects and production machines. To take into account the current knowledge of their sentience and needs, of which most people are unaware.
- Changing the language and way of speaking in the Church about the issues of the ecological crisis and the social problems arising from it and the situation and status of animals). This requires that action on behalf of Creation be freed from the burden of ideological warfare, manifested in stigmatization and unjustified slander.
- Encouraging the faithful to speak the truth about activities harmful to the animals without self-censorship caused by the fear of violating established habits, harmful traditions, or group interests.
- Setting an example of pro-environmental behaviour by the clergy themselves and by such measures in the parish that draw attention to the mistreatment of animals.
We ask :
- Bishops to awake the concern for the non-human sentient creatures among the faithful.
- Clergy to influence the change of the lifestyle of their parishioners by popularizing the principle of moderation and concern for the health of others, care for animal welfare, and respect for nature
- Each Catholic to watch for the welfare of the animals in their care and respect their natural needs.