Présentation

, par Estela Torres

La Fraternité pour le Respect Animal

"L’abîme est certes considérable entre le Christ et le veau écorché dans un abattoir, le hareng pris au filet, mais c’est le même rouleau compresseur de la mort d’innocents qui est en marche. Une métamorphose spirituelle est à vivre dans le christianisme pour qu’on s’en aperçoive. On comprendra mieux pourquoi le Christ est mort." Michel Damien

@EstelaTorres

Une interview de RCF le samedi 13 février 2021 (bonne écoute)

La crise écologique et l’annonce d’une sixième extinction de masse viennent interroger les humains sur leur rapport aux animaux et plus largement à tout le vivant. Les débats sont nombreux aujourd’hui, que ce soit dans les familles ou dans la société autour de l’importance que prend la cause animale.
Véganisme, anti-spécisme, maltraitance animale, tant de sujets qui impactent de plus en plus le niveau politique et juridique. Anne Kerléo reçoit Estela Torres, membre de la Fraternité pour le Respect Animal (F.R.A) une association "qui agit pour plus de respect du règne animal au sein de l’Église catholique et du monde".

Présentation :

L’Association FRA est fondée dès la mise en route de son site web, courant été 2004 , comme Président Olivier Jelen et comme Secrétaire Nicole Moller. A l’époque elle était connu comme "Fraternité sacerdotale et laïque internationale pour le respect animal" FSLIRA. Entre 2005-2009 l’abbé Olivier Jelen est envoyé en mission en Afrique. Quand Estela Torres découvre l’association en 2013, elle n’était plus en activité. Lors de sa rencontre avec l’abbé Olivier Jelen en 2015, ils décident de re-fonder la FRA et de refaire le site web. Depuis 2017, Torres est Présidente et co-fondatrice de la FRA- Fraternité pour le respect animal. L’abbé Oliver Jelen est le Président honoraire et fondateur. Elle est responsable de publication du site web de la FRA.
La FRA est une association politiquement neutre et interconfessionnelle régie par la loi de 1901.

@EstelaTorres

Notre position

Nous sommes convaincus que les animaux, leur qualité de vie et leur valeur intrinsèque doivent faire partie de la réflexion morale et du message chrétien. Pour la FRA, le commandement d’aimer les autres est universel et inclut les animaux. À la FRA Nous voulons questionner le silence des églises face à la souffrance animale. Les animaux sont plus souvent absents dans les réflexions théologiques concernant les animaux, comme ils sont aussi absents dans les homélies. Notre motivation est d’encourager l’Église à se prononcer contre cette souffrance animale et qu’elle puisse agir aussi pour y mettre fin. Participer à cette souffrance ou ne rien faire, n’est pas en accord avec la morale chrétienne de compassion et de charité.

La fraternité souhaite informer, questionner mais aussi rassembler tous ces croyants qui aiment les animaux et qui ne se sentent pas soutenus par leur Église. Il existe dans la tradition chrétienne d’autres voix et d’autres voies, qui nous conduisent au respect des créatures non-humaines, c’est notre responsabilité de les explorer et de les diffuser. Nous croyons qu’il existe aussi un enseignement de paix et de compassion envers toutes les créatures et pas seulement pour l’homme. Nous devons sortir cet enseignement de l’ombre pour rendre justice aux animaux… il y a urgence.

Nous affirmons clairement que les animaux n’ont pas été crées pour nous humains, et que leurs vies ne nous appartiennent pas, leurs vies appartiennent à Dieu, leur Créateur. Tout être vivant a le désir de vivre et cherche à se maintenir en vie. Albert Schweitzer s’est exprimé ainsi, « Je suis vie qui veut vivre entouré de vie qui veut vivre. » . L’animal n’est pas un steak, ni un sac, ni un divertissement. La souffrance, la mise à mort de milliards d’animaux, aujourd’ hui, est un drame intolérable. C’est notre devoir comme chrétien d’agir pour ces créatures qui ne viennent au monde que pour être abattues et pour trouver dans ce monde un enfer.

La FRA considère indispensable d’éviter les réponses toutes faites et les clichés comme « occupez vous d’abord de la misère humaine » et de réfléchir en conscience. Être pour les animaux ne veut pas dire être contre les humains. Notre demande est d’étendre également la charité et la compassion chrétienne aux animaux.
« Si quelqu’un consacrait 100 % de son temps au travail humanitaire, on ne pourrait que l’encourager à continuer. Il est d’ailleurs à parier qu’une personne douée d’un tel altruisme serait également bienveillante à l’égard des animaux. La bienveillance n’est pas une denrée que l’on doit distribuer avec parcimonie comme un gâteau au chocolat. C’est une manière d’être, une attitude, l’intention de faire le bien de tous ceux qui entrent dans le champ de notre attention et de remédier à leur souffrance. En aimant aussi les animaux, on n’aime pas moins les hommes, on les aime mieux, car la bienveillance est plus vaste et donc de meilleure qualité. Celui qui n’aime qu’une petite partie des êtres sensibles, voire de l’humanité, fait preuve d’une bienveillance partiale et étriquée.
Pour ceux qui n’oeuvrent pas jour et nuit à soulager les misères humaines, quel mal y aurait-il à alléger les souffrances des animaux plutôt que de jouer aux cartes ? Le sophisme de l’indécence qui consiste à décréter qu’il est immoral de s’intéresser au sort des animaux alors que des millions d’humains meurent de faim n’est le plus souvent qu’une dérobade facile de la part de ceux qui ne font pas grand-chose ni pour les uns ni pour les autres.
 » Matthieu Ricard

L’amour ne s’arrête pas a l’homme, ne limitons pas l’immensité de Dieu, ni la capacité de places aux Paradis. La FRA rappelle de ne pas réduire ou limiter Dieu en lui donnant une échelle humaine. C’est l’homme qui est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, non l’inverse. L’humain, s’il est diffèrent et fait à l’image de Dieu, doit ressembler à cette image d’un Dieu d’amour et de compassion. L’homme a la responsabilité de protection et de service, tel un parent qui veille ses enfants.

L’exemple que Jésus nous donne, en tant qu’homme c’est d’être un serviteur des autres. Ainsi, peut-être, devrions-nous considérer que la place appropriée de l’humain dans la création pourrait-être celle où il prend soin de tous les autres êtres sensibles, humains et animaux, et de la terre au lieu de faire du mal. En outre, le christianisme soutient depuis longtemps que la compassion pour les pauvres, les malades, les faibles, les vulnérables, ceux qui ne peuvent parler pour eux-mêmes est le rôle du chrétien. Puisque nous savons que les animaux souffrent et tiennent à leur vie, pourquoi ne pas profiter d’une occasion pour leur offrir compassion et non-violence, en les laissant hors de notre assiette, par exemple ?

C’est la souffrance et l’injustice qu’il faut combattre, au lieu de débattre intellectuellement sur ce qui nous sépare de l’animal. En quoi cela concerne t-il le traitement que nous devrions avoir vis à vis de l’animal ? "L’animal ne possède rien, sauf sa vie, que si souvent nous lui prenons." a dit Marguerite Yourcenar.

La cruauté et la violence dans ce monde sont contraires au dessein de Dieu pour ses créatures. Nous invitons les chrétiens à se joindre à ce mouvement contre le mal et l’aveuglement et de travailler pour la justice, la paix et la douceur….

Si Dieu est Amour et le Créateur, il aime toutes ses créatures humaines et non- humaines. Il serait contraire à la bonté de Dieu d’avoir crées certaines créatures juste pour en servir d’autres. Dieu n’a pas donné la vie, la sentience (capacité de souffrir, de ressentir la peur, la douleur) à des êtres, pour que l’homme les traite comme des objets.

Ce sont les chrétiens par leur commandement d’amour du prochain qui devraient être au premier rang pour lutter contre cette injustice. Norm Phelps dans son livre "Dominion of Love" nous rappelle : « En tant qu’êtres sensibles, les animaux peuvent souffrir de notre cruauté et bénéficier de notre bonté, tout dépend de nous. La Bible enseigne la bonté et condamne la cruauté, il n’est pas nécessaire d’être un scientifique ou un théologien pour tirer cette conclusion évidente". Alors pourquoi ne pas choisir la voie simple du bon sens au lieu de créer un enchevêtrement d’arguments et d’objections, de plus en plus compliqués, lorsque la preuve que les animaux souffrent est devant nos yeux. Ne serait-ce pas une invitation à une conversion de notre regard sur l’animal ? En ce qui concerne le respect de toute la vie ? Notre souhait est de s’efforcer à trouver les moyens de faciliter ce regard de bonté et de douceur envers les animaux. C’est une invitation à quitter notre place centrale et à la redonner à Dieu, Dieu au centre pour que l’homme puisse trouver sa juste place.

@EstelaTorres

Nos conseillers

Kristen Butler -doctorant en théologie catholique, MTS, STL, Institut Jean Paul II, Etudes sur le marriage et la famille
Père Robert Culat- prêtre catholique de la paroisse francophone de Copenhague
Père Jean-François Holtoff- moine de Cîteaux, habite à l’Ermitage de Saint-Eugène en Ardèche
Abbé Olivier Jelen- prêtre catholique fondateur de la Fraternité pour le Respect Animal et les Foyers de l’Espérance (Afrique)

Notre mission

  • À la FRA nous travaillons pour faire ressortir la place de l’animal de la tradition chrétienne et donner une voix et une présence aux animaux dans l’Eglise et la société en général.
  • Nous aspirons à sensibiliser les chrétiens et tout le monde en général à l’injustice faite aux animaux.
  • La FRA considère les animaux comme des individus sentients et s’efforce pour proposer de changer notre façon de penser et de nous comporter avec eux.
  • Participer avec d’autres à la construction d’un monde de paix et de non-violence, travailler pour mettre fin à l’exploitation animale, à la souffrance et mise à mort sans nécessité vitale.

Nos actions

  • Élaborer et rassembler des documents d’information sur les aspects éthiques, théologiques et religieux sur la relation homme-animal. Tout cela à travers son site web.
  • Réaliser des projets et des campagnes d’information :
  • Une campagne destinée à interpeller les prêtres et les évêques qui participent aux corridas et bénissent les arènes, lieux de maltraitante animale. Ces corridas ont lieu pendant les festivités en l’honneur d’un saint de lEglise. Le soutien de l’Eglise Catholique avec ces événements nous semblent un contre témoignage évident d l’idée que nous nous faisons de Dieu Créateur.
  • Un campagne d’information et de sensibilisation avant et pendant le Carême autour de la tradition consistant à consommer un agneau à l’occasion de Pâques, en référence à la figure biblique de l’agneau pascale. Il s’agit là encore d’une tradition populaire en opposition directe avec la signification de Pâques mais qui laisse pourtant perdurer l’Eglise.
  • Bénédiction des animaux en octobre de chaque année. (Suisse)
  • La Fraternité encourage ses propres membres à réserver une place, pour les animaux, dans leurs prières.

OBJECTIFS

  • La Fraternité a pour objectif d’être un relaie d’information ainsi qu’un lieu de questionnement et de réflexion.
  • Nous travaillons à la création d’un réseau de chrétiens soucieux de la condition animale. Il est important de communiquer entre nous et de nous rassembler pour agir ensemble et favoriser l’émergence et le développement d’une Théologie de l’animal.
  • Rechercher le dialogue avec les autorités des Églises. Notre but est d’encourager une prise de conscience sur l’importance d’une réflexion sérieuse sur l’animal, encore sujet tabou.
  • Nous soutenons et encourageons les défenseurs chrétiens des droits des animaux dans le monde entier.
  • Nous nous adressons aux chrétiens pour souligner l’importance de prendre soin des questions relatives aux droits des animaux.
  • Nous nous adressons aux défenseurs des droits des animaux pour informer sur la façon dont la tradition et les valeurs chrétiennes peuvent soutenir les droits des animaux et la libération des animaux.
  • Etre à l’écoute de préoccupations des chrétiens en matière d ’« église et animaux ».
  • Collaborer avec des organisations similaires au niveau national et international.
  • La FRA encourage, tout en reconnaissant les difficultés et l’impossibilité pour certains de ses membres à le faire, l’élimination progressive de toute alimentation carnée dans leur nourriture quotidienne ainsi que tout produit issue de la souffrance animale. Dans la mesure du possible nous encourageons un veganisme éthique.