
Le sermon du Vendredi Saint, prêché en 1842, en l’église Sainte-Marie de l’Université d’Oxford, par le futur cardinal Newman (béatifié, le 19.9.2010, par le pape Benoît XVI) quand il était encore prêtre anglican.
Le sujet du sermon était la souffrance de l’Agneau de Dieu.
John Henry Newman parle des souffrances infligées à Notre Seigneur Jésus-Christ en comparaison avec les souffrances infligées aux animaux, aux petits enfants et aux vieillards. Entre autres choses, il dit ce qui suit :
« Regardons avec quelle impression d’horreur nous lisons le récit des cruautés infligées aux animaux... Mais qu’est-ce que cela sinon le supplice infligé à Notre Seigneur ? »
« Maintenant, en ce qui concerne la cruauté subie par les pauvres bêtes, qu’est-ce qui émeut le fond de notre cœur et qu’est-ce qui nous écœure si fort ? Je suppose ceci : D’abord, c’est qu’ils ne nous ont pas fait de mal ; ensuite, c’est qu’ils n’ont aucun moyen de résistance.
C’est la lâcheté et la tyrannie dont ils sont victimes qui font que leurs souffrances sont si émouvantes... Il y a quelque chose de très redoutable, de satanique quand on tourmente ceux qui ne nous ont jamais nui et qui ne peuvent pas se défendre ; ceux qui dépendent totalement de notre pouvoir. »
« Pensez, mes frères, à vos sentiments relatifs à la cruauté infligée aux bêtes et vous allez ressentir ce que l’histoire de la Croix et de la Passion du Christ aurait dû éveiller en nous. »
(Cf. John Henry Newman, 12 Sermons sur le Christ, Seuil, Paris, 1954, réédition 1995, pp. 148-150)